Succession de Valls en Essonne: premier tour de la législative dimanche
Qui pour succéder à Manuel Valls comme député de l’Essonne ? Le premier tour de la législative partielle se tient dimanche sous l’ombre de l’ex-Premier ministre, avec pour favoris un de ses fidèles, et l’adversaire Insoumise qu’il avait battue sur le fil en 2017.
Manuel Valls, qui a démissionné début octobre et annoncé sa candidature à la mairie de Barcelone, avait été accusé de fraude par son adversaire (la plainte a finalement été classée sans suite) à l’issue d’un scrutin très tendu. L’ancien Premier ministre avait revendiqué la victoire dans une ambiance houleuse et sous les cris de "tricheur, tricheur" des militants Insoumis. Lui avait dénoncé une "campagne de haine".
Si les deux camps assurent qu’ils ne veulent pas rejouer 2017, le climat reste pesant. "On a tous en tête les images violentes" du soir des résultats, affirme-t-on dans l’entourage de Chouat, pour qui "il y a un front démocratique contre la candidature populiste de Mme Amrani".
L’élu, maire d’Evry depuis 2012, est soutenu par LREM dont la priorité assumée est de faire barrage à LFI. Les cinq autres maires de la circonscription partagent cet objectif.
"Depuis que Valls est parti, il y a son modèle réduit", a jugé Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à Corbeil-Essonnes jeudi soir. Le parti a mobilisé ses troupes pour la campagne: François Ruffin, Danièle Obono, Adrien Quatennens, étaient aussi venir soutenir Amrani, 42 ans.
Car pour LFI, l’élection devrait servir de test après l’épisode des perquisitions au siège de la France insoumise et au domicile de M. Mélenchon, qui s’estime victime de "persécution politique".
L’élection d’Amrani serait "un événement politique national" et ferait mentir ceux "ceux qui croyaient qu’il suffisait de m’accabler, de me perquisitionner, m’humilier", a dit Mélenchon.
"Nous venons chercher ici le 18e député de La France insoumise", a assené le chef de LFI jeudi soir. "Nous en avons besoin", "plutôt qu’un robot de plus de LREM".
Francis Chouat, 70 ans, ex-socialiste, ne dit pas où il souhaiterait siéger s’il est élu. "J’irai là où je serai le plus utile", avait-il dit en déclarant sa candidature, précisant vouloir "la réussite" du président de la République.
Comme Valls, qui avait rejoint le groupe LREM à l’Assemblée, Chouat avait soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour lors de la présidentielle.