Sonasid, filiale marocaine d’ArcelorMittal enregistre une perte nette sur 2012

Sonasid, filiale marocaine d
Après le « profit warning » de Maghreb Steel, le sidérurgiste historique marocain Sonasid, filiale à 32% d’ArcelorMittal, voit lui aussi ses résultats plonger dans le rouge sur 2012.

Le groupe Sonasid, basé à Casablanca, a enregistré une perte nette consolidée de 93 millions de dirhams (8,5 million d’euros) l’an dernier, à comparer à un bénéfice net de 107 millions de dirhams en 2011. Le chiffre d’affaires de 2012 a, lui aussi, plongé de 12,9% pour s’établir à 4,74 milliards de dirhams (426 millions d’euros), selon les comptes publiés le 13 mars. Le groupe qui emploie environ 900 personnes assure néanmoins être revenu à une situation bénéficiaire à partir du mois de novembre dernier.

Sonasid est spécialisé dans les produits longs; essentiellement pour le bâtiment; et dispose de trois sites principaux dont deux laminoirs à Nador (capacité : 600 000 tonnes de rond à béton et fil machines) et Jorf Lasfar (capacité : 450 000 tonnes de rond à béton et fil machines).

En 2005, le sidérurgiste s’était doté d’une aciérie électrique à Jorf Lasfar, un investissement majeur de 850 millions d’euros pour une capacité de 800 000 tonnes de billettes. Depuis, un des problèmes du groupe a été la sous-utilisation de ses capacités de production, avec souvent moins de 60% de taux de charge. Ses volumes pour 2012 ne sont pas connus mais Sonasid avait commercialisé 850 000 tonnes d’acier en 2011. Il doit par ailleurs importer environ la moitié de ses besoins en ferrailles.

Derrière les mauvais résultats l’an dernier se cache, comme pour Maghreb Steel, la faiblesse des prix et du marché de l’acier au Maroc. Selon le communiqué du groupe « une très nette hausse des importations en provenance d’Europe du Sud » a « impacté négativement les ventes des producteurs marocains. De plus, l’inflation du prix de la ferraille locale n’a pas pu être impactée sur les prix de vente.» En novembre dernier, Maghreb Steel a fait une demande d’enquête antidumping sur les produits européens et turcs importés à prix cassés, selon lui, au Maroc.

A toutes ces difficultés se sont ajoutés au premier semestre 2012 selon Sonasid « un climat des affaires caractérisé par une tension sur les liquidités ayant conduit à un resserrement des conditions d’assurance de couverture client, ainsi que le retard de lancement des investissements publics en infrastructure ».

Ancien groupe public, privatisé en 1997, Sonasid, coté à la bourse de Casablanca est détenu, depuis 2006, à 64,86% par une société commune à 50/50 entre le sidérurgiste ArcelorMittal et un groupe d’investisseurs dominé par la SNI, holding de la famille royale. Il est présidé depuis 2010 par le luxembourgeois André Bock, ex-directeur des aciers longs en Europe d’ArcelorMittal.

A la bourse de Casablanca, le titre Sonasid est passé de 1 800 dirhams il y a un an à 550 dirhams cette matinée du 15 mars. La capitalisation du groupe tourne désormais autour de 192 millions d’euros.

Pour redresser ses comptes Sonasid a engagé au premier semestre un plan d’action, il s’agissait alors de « l’intensification du programme d’optimisation des coûts, l’amélioration des performances techniques de l’outil industriel, la consolidation des actions relatives à la distribution et la montée en régime de la plateforme de préparation de la ferraille ». Ce plan s’est poursuivi sur la fin 2012 avec donc un retour dans le vert. Mais la chute du marché de la construction au Maroc sur les deux premiers mois de 2013 n’est sans doute pas une bonne nouvelle pour le sidérurgiste.

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