Sommet de l’UE: Charles Michel exhorte les dirigeants à l' »unité »
Le président du Conseil européen Charles Michel a pressé dimanche soir les dirigeants de l’UE de ne pas présenter « le visage d’une Europe faible » et de s’entendre sur le plan de relance post-coronavirus.
« La question est la suivante: les 27 leaders, responsables devant les peuples européens sont-ils capables de bâtir de l’unité européenne, de la confiance? Ou bien, à travers une déchirure, présenterons-nous le visage d’une Europe faible, minée par la défiance? », a-t-il lancé lors du dîner aux chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui se déchirent depuis vendredi en sommet à Bruxelles.
Selon des propos rapportés par une source proche des discussions, il a formulé le « souhait » que les Européens parviennent « à un accord et que les journaux européens titrent demain sur le fait que l’UE a réussi une mission impossible ».
Les discussions ont porté durant le dîner sur la possibilité de réduire le montant des subventions du fonds de relance à 400 milliards d’euros, contre 500 milliards initialement, ce qui se situe à la limite de ce que Paris et Berlin, principaux avocats de ce plan, sont prêts à accepter.
Les prêts du plan de relance seraient alors portés à 350 milliards d’euros, contre 250 milliards au départ, selon cette répartition.
Mais les dirigeants des quatre pays dits « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche) et de la Finlande, ne sont pas disposés à aller au delà de 350 milliards pour les subventions, a-t-on précisé.
Charles Michel n’a pas formellement présenté cette option comme une proposition de compromis en raison de ce refus. L’unanimité est requise pour l’approbation du plan de relance.
Ce fonds de 750 milliards d’euros au total, financé par un emprunt commun de l’UE, est destiné à relancer l’économie européenne, mise à mal par le coronavirus.
Dans son discours aux chefs d’Etat, M. Michel a listé l’ensemble des modifications apportées au plan depuis le début des négociations: réduction du montant des subventions à deux reprises, changement de la méthode de répartition des fonds, mise en place de conditions plus strictes pour le versement de l’argent, etc.
« Dans le calme, nous avons fait preuve d’une écoute active pour se rapprocher de ceux qui avaient des difficultés », a-t-il assuré aux dirigeants de l’UE, avant de les appeler à leur responsabilité.