Le chanteur, 52 ans, avait annoncé sa candidature le 3 janvier arguant d’un "devoir patriotique suprême" et expliquant répondre aux sollicitations de nombreux Sénégalais. "Je pense que je vais créer la surprise, je pense qu’il y a une évolution silencieuse, les gens vont voter Youssou Ndour", avait-il déclaré quelques jours plus tard, se disant certain de l’emporter dès le premier tour.
« Je suis l’alternative à l’alternance » avait lancé l’artiste, comme par défi au président sénégalais Abdoulaye Wade, élu en 2000 au moment de ce qu’on a appelé justement « l’alternance ».
Les candidats ont jusqu’à jeudi minuit (heure locale, 01 heure à Paris) pour déposer leur candidature au Conseil constitutionnel, qui doit publier la liste des candidats retenus vendredi.
Né en octobre 1959 dans le quartier populaire dakarois de la Médina dans une famille modeste, Youssou Ndour est aujourd’hui un des artistes sénégalais les plus connus au monde, auteur de plus de 20 albums et qui cumule les casquettes. Il a créé à Dakar un studio et une société de production, une société de micro-crédit, anime une fondation caritative en plus d’être patron de presse: outre RFM et TFM, le groupe Futurs médias comprend un quotidien, autant de médias bénéficiant d’une large audience dans le pays, et souvent critiques envers le régime du président Abdoulaye Wade.
Une vingtaine de candiats déclarés
A la création de son mouvement citoyen, il avait indiqué avoir l’intention de soutenir publiquement, pour la première fois, un candidat à l’élection présidentielle de 2012. "Je vais beaucoup plus éveiller les consciences, faire des tournées pour aider à comprendre et pour dénoncer les tricheurs", avait-il expliqué. Dans sa déclaration lundi soir, il a promis de ne pas ménager ses efforts pour "faire du Sénégal un pays qui se fait tout seul, par la main et la force de ses enfants", en déroulant son programme incluant des initiatives pour la paix dans la région troublée de la Casamance (sud), la bonne gouvernance, le développement de l’agriculture mais également des projets tournés vers le social, notamment la santé et l’éducation. "Ma vie est faite de 10% d’inspiration et 90% de transpiration", a-t-il dit.
Avant lui, une vingtaine de personnalités, essentiellement de partis politiques et de la société civile, ont annoncé leur intention de briguer les suffrages ou ont été choisis comme candidats pour le scrutin, dont le chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade. Le Conseil constitutionnel doit décider fin janvier de la validité des candidatures à la présidentielle qu’il aura reçues. Le premier tour du scrutin est prévu le 26 février.