Le même jour sur place de l’Obélisque à Dakar, le mouvement du 23 juin, regroupant des partis de l’opposition et des mouvements sociaux, ont également tenu une deuxième manifestation pour s’exprimer "contre une troisième candidature du président Wade aux élections présidentielles de 2012". Si les organisateurs de la manifestation de l’opposition revendiquent "100.000 manifestants", les autorités sénégalaises parlent d’un rassemblement de 2500 à 3000 personnes.
"Nous avons mobilisé près de 2 millions de personnes", a déclaré Bara Gaye, le président de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL) du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir). Pour sa part, l’administrateur du PDS, Abdoulaye Faye, a dit que la démonstration de force pro-Wade a réuni une dense foule sur une distance de plus d’un 1 km.
La grande manifestation de l’alliance présidentielle a été marquée par l’intervention de plusieurs leaders des partis de la majorité qui ont exprimé leur mobilisation autour du président Wade et sa candidature aux prochaines élections présidentielles de 2012. Il est prévu également que le président Wade s’adresse à ses partisans à l’occasion de ce meeting.
Du côté du rassemblement de l’opposition, plusieurs leaders ainsi que des acteurs de la société civile regroupés au sein du "Mouvement du 23 juin" ont appelé le président Abdoulaye Wade à "respecter la Constitution, renoncer à se présenter pour un troisième mandat et à organiser des élections libres et démocratiques" au nom de "la préservation de la paix civile".
Pour prévenir d’éventuels débordements, les forces de l’ordre ont été déployées massivement autour des lieux des deux manifestations.
Ces rassemblements interviennent comme une réplique d’une épreuve de force entre majorité et opposition, un mois après les incidents du 23 juin dernier où des manifestations ont dégénérés en violentes émeutes. Ce jour là, la coalition de l’opposition avait appelé à manifester devant l’assemblée nationale pour protester contre un projet de loi en examen portant modification de la procédure électorale.
Le projet de loi visait à modifier la Constitution pour permettre l’élection simultanée, dès 2012, d’un président et un vice-président sur la base d’un "ticket présidentiel" qui, pour l’emporter, n’a besoin de recueillir au premier tour du scrutin que 25 % des suffrages exprimés, au lieu de la majorité absolue (plus de 50 % des suffrages exprimés) comme le stipule l’actuelle constitution.
Ce minimum de voix pour une victoire au premier tour était l’une des dispositions les plus décriées par l’opposition. Après de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre dans les rues de la capitale et qui avaient fait une centaine de blessés, le président Wade a annoncé le retrait du projet de loi au nom de "la préservation de la paix civile".
Jusqu’à la fin de l’après midi, les deux manifestations se déroulent dans le calme et aucun incident n’a été signalé des deux côtés.