Karoutchi suspendu aussi
Lors de la réunion hebdomadaire du bureau politique de l’UMP, le responsable de la commission nationale des investitures «Jean-Claude Gaudin a proposé que ceux de nos amis» qui ont déposé une liste dissidente fassent l’objet «d’une suspension immédiate», a indiqué Jean-François Copé. Outre Pierre Charon, c’est le cas «dans les Hauts-de-Seine» du sénateur UMP sortant Jacques Gautier, rival de Roger Karoutchi.
Des procédures d’exclusion envisagées
Cette suspension a déjà été actée pour ces deux cas les plus emblématiques des divisions au sein de l’UMP, a précisé le secrétaire général de l’UMP, en indiquant qu’il s’agissait-là d’une «invitation à réfléchir et à renoncer à ce projet». Une mesure qui a valeur d’avertissement pour les autres dissidents à travers la France ou ceux qui seraient tentés de présenter une liste concurrente d’ici au 16 septembre.
«A ce stade, c’est temporaire, mais malheureusement, il peut y avoir une procédure d’exclusion» si les dissidents persistent, a ajouté le patron de l’UMP. «Ce type de décision n’est pas pris de gaieté de coeur. Il y a des statuts et nous sommes obligés d’appliquer les statuts», a-t-il précisé. A la question de savoir si les temps étaient difficiles pour les anciens amis du chef de l’Etat, Jean-François Copé a répondu que «ce n’est pas le sujet». «Le sujet, c’est qu’il faut qu’on soit rassemblés» en vue du scrutin sénatorial et «ce n’est pas une question d’amitié mais de rassemblement».
Pour Jouanno, c’est «dommage d’en arriver là»
Interrogée sur le dépôt de la liste dissidente par LCI, Chantal Jouanno a estimé qu’il était «dommage d’en arriver là, parce que je passe mon temps à expliquer aux grands électeurs la nécessité que le sénat reste à droite». «Toute division nous fait perdre un siège, c’est arithmétique, malheureusement», a-t-elle insisté.
Charon : «Jouanno sera élue qu’elle soit sur les tatamis ou au lit»
Chantal Jouanno sera élue dans tous les cas de figure, «qu’elle soit sur les tatamis ou au lit», avait déclaré mardi Pierre Charron sur i-Télé, faisant référence à des rumeurs sur des relations entre la ministre et le chef de l’Etat, rumeurs vivement démenties en avril 2010. La tête de liste UMP pour les sénatoriales à Paris a déploré les propos de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, a répondu, sur LCI : « Je ne pratique pas ce genre d’attaque personnelle, je trouve ça indigne». «Je laisse apprécier la qualité des termes, je ne vais pas entrer dans les petites phrases, les polémiques», a ajouté Chantal Jouanno.
Elle avait, plus tôt, jugé que ce n’était pas «extrêmement digne ou respectueux». «Moi je ne l’attaque pas sur sa personne», a réagi l’intéressée sur RFI. Jugeant «extrêmement regrettable» la dissidence du conseiller UMP de Paris, Chantal Jouanno a souhaité que ce dernier, qui n’a «pas de légitimité politique», retire sa liste faute de quoi la droite va «perdre des plumes» à Paris.
Lamour fustige «des propos remplis d’invective et de mépris»
Jean-François Lamour, président du groupe UMP au Conseil de Paris, a également réagi aux propos de Pierre Charon ce mercredi : «Ce sont des propos remplis d’invective et de mépris pour la tête de liste aux sénatoriales.» «Cela présage du comportement de M. Charon au Sénat, puisqu’il souhaite y occuper un siège», a poursuivi l’ancien ministre des Sports. Notre priorité des priorités, c’est non seulement l’unité, mais également le respect. M Charon repousse d’un revers de main ces deux principes indispensables pour que nous puissions conserver le Sénat.»
«Particulièrement choquants» pour Le Guen (PS)
De son côté, le député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen, a jugé «particulièrement choquants» les propos de Pierre Charon, dans un communiqué publié mardi soir. «Cette remarque graveleuse et misogyne rappelle les rumeurs dont Mme Jouanno avait déjà été victime», ajoute-t-il, faisant une allusion à la rumeur sur sa vie privée qui avait visé la ministre des Sports en mars 2010 et qu’elle avait jugée «ignoble». «On voit bien dans quel état d’esprit travaillent des personnes comme Pierre Charon, encore très récemment un des bras droits du président de la République». «Décidément la politique de la rumeur est une arme volontiers employée par les proches du président de la République», conclut-il.