Sarkozy: Guaino déplore « l’ivresse de la toute-puissance » de certains juges

Henri Guaino, ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, a déploré vendredi sur Radio Classique « l’ivresse de la toute-puissance » qui saisit parfois certains juges, après le renvoi en correctionnelle de l’ancien président de la République dans l’affaire « des écoutes ».

Invité à réagir au renvoi de Nicolas Sarkozy en correctionnelle pour "corruption active" et "trafic d’influence" dans l’affaire des écoutes, une semaine après sa mise en examen dans l’enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne en 2007, Henri Guaino a dit n’avoir "jamais pensé à l’instrumentalisation", mais a évoqué "une espèce d’acharnement". "Il y a parfois l’ivresse de la toute-puissance. Aucune institution ne fonctionne bien quand elle n’a de comptes à rendre à personne, quand elle n’est régie par aucun principe de responsabilité", a-t-il estimé.

Pour lui, "la seule façon d’échapper au doute qui finit par nous envahir, c’est de créer un principe de responsabilité" qui fasse que le juge doive "à un moment donné rendre compte de ses actes". "Le juge d’instruction doit instruire à charge et à décharge; c’est très compliqué", a-t-il ajouté. Donc "soit il est capable de se comporter de cette façon, soit on considère que c’est trop difficile et à ce moment-là il faut réformer l’instruction". "La justice a beaucoup de pouvoir. Elle peut détruire des réputations, des vies. Elle dispose de ces pouvoirs pour faire respecter la loi. Elle doit les utiliser, parce que ce sont des pouvoirs énormes, avec discernement", a-t-il insisté, notant que "le discernement n’est pas partagé également par tout le monde: les juges sont des hommes, des femmes, comme les autres, avec leurs forces et leurs faiblesses". "Tout ça n’est pas simple, c’est une fonction très difficile à remplir", a-t-il relevé.

Interrogé par L’Opinion sur le projet de réforme de la justice, il a par ailleurs réclamé sur ce sujet "un vrai débat" qui doit être "tranché par un référendum". Il a notamment souligné "l’erreur fondamentale" qui consiste à "tenir le peuple français à l’écart de la justice qu’on rend en son nom" en "éliminant les jurys d’une partie des tribunaux pénaux". Il a appelé à s’interroger pour savoir si "le syndicalisme des magistrats (…) assure une indépendance d’esprit tout à fait acceptable".

Geoffroy Didier, secrétaire général délégué de LR, a lui estimé sur Cnews concernant Nicolas Sarkozy que "plusieurs attaques n’ont jamais fait une condamnation ni une vérité". Il a invité à "la plus grande prudence sur le fait que les accusations se sont multipliées dans le temps" et noté que l’ex-chef de l’Etat, "un honnête homme", "n’a jamais été condamné".

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