Samir Kantar, une figure du Hezbollah libanais, tué dans un raid israélien
Samir Kantar avait purgé une peine de prison à perpétuité en Israël avant d’être libéré en 2008 dans un échange entre le Hezbollah et Israël.
Âgé de 54 ans, Samir Kantar avait purgé une peine de prison à perpétuité en Israël avant d’être libéré en 2008 après près de 30 ans, lors d’un échange entre le Hezbollah et l’État hébreu. Il était depuis qualifié de "doyen des prisonniers libanais" en Israël. Son frère Bassam Qantar a salué sur Twitter "le moudjahid [combattant] qui rejoint la famille des martyrs".
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé la mort de Samir Kantar, qu’il a présenté comme le "chef de la résistance syrienne pour la libération du Golan", un groupe créé depuis deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région. D’après l’OSDH, l’aviation israélienne avait visé à plusieurs reprises Samir Kantar en territoire syrien sans l’atteindre.
Allié-clé de Damas
Bête noire d’Israël et classé "terroriste" par le département d’État américain, le Hezbollah ("Parti de Dieu") a envoyé des milliers de combattants en Syrie pour appuyer l’armée du régime dans son combat contre les rebelles et les djihadistes dans un pays déchiré par un conflit dévastateur ayant fait plus de 250 000 morts depuis 2011.
La ministre israélienne de la Justice Ayelet Shaked s’est déclarée "heureuse d’avoir appris la nouvelle" de sa mort, mais a tenu à préciser que "l’État d’Israël n’a pas revendiqué" le raid aérien. "Il s’agit d’un architerroriste qui avait tué une fillette en lui fracassant le crâne et continuait ses activités terroristes depuis sa libération", a-t-elle ajouté. Des images diffusées par la chaîne al-Manar du Hezbollah montrent les décombres d’un immeuble presque entièrement détruit par le raid.
En septembre, les États-Unis avaient inscrit Kantar sur leur liste des "terroristes internationaux", l’accusant d’avoir "joué un rôle opérationnel, avec l’aide de l’Iran et de la Syrie, dans la mise en place d’une infrastructure terroriste sur le plateau du Golan". De confession druze et originaire d’Aabey, au sud-est de Beyrouth, Kantar avait été condamné en 1980 à cinq peines de prison et 47 ans additionnels pour avoir tué lors d’une opération à Nahariya (nord d’Israël) un policier, puis un civil israélien pris en otage qu’il avait abattu avant de tuer sa fille, selon la justice israélienne. Il faisait partie à l’époque du Front de la libération de la Palestine (FLP).
