Sahara : l’ONU dit n’avoir observé aucune incursion dans la zone tampon

Les Nations unies ont contesté lundi des affirmations du Maroc selon lesquelles le Polisario a mené des incursions dans une zone tampon du Sahara, où l’ONU est chargée de surveiller le cessez-le-feu.

Le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a rapporté que la mission de l’ONU au Sahara (Minurso) "n’avait observé aucun mouvement d’éléments militaires dans le territoire nord-est", avant d’ajouter que "La Minurso continue de surveiller la situation de près". Or dans la presse la presse algérienne et séparatiste, on se vante de ces incursions considérées comme légitimes.

Sur la base de faits avérés, le Maroc a alerté dimanche le Conseil de sécurité de l’ONU en affirmant que des éléments armés du Polisario étaient entrés ces derniers jours dans la ville de Mahbes en violation d’un accord militaire établissant la zone tampon.

"Plusieurs éléments armés du +polisario+ se sont introduits dans cette zone, à bord de véhicules militaires, et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l’aide de sacs de sables", a écrit l’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Omar Hilale, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité.

«Plus grave encore, le polisario s’apprête à transférer les locaux de certaines de ses structures administratives et militaires, des camps de Tindouf en Algérie, où ils ont toujours été établis depuis le début du différend en 1975, vers la zone située à l’Est du dispositif de sécurité au Sahara Marocain, dont font partie les localités de Bir Lahlou et de Tifariti.

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a brandi la menace d’une réponse ferme face à des "provocations, des manoeuvres (…) du Polisario encouragé par l’Algérie pour modifier le statut de cette zone" tampon, placée depuis le début des années 1990 sous la responsabilité des Nations unies.

De même que pour le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othman, qui a affirmé, hier lundi, lors d’une réunion avec les secrétaires généraux et premiers secrétaires des centrales syndicales ainsi que ceux des partis politiques non représentés au Parlement, que le Maroc «n’accepte pas et n’acceptera jamais le changement des données existantes sur le terrain dans la zone tampon, particulièrement la construction de certaines bâtisses».

«Le roi Mohammed VI a fait part au secrétaire général des Nations unies de son rejet des provocations des séparatistes et va informer tous les dirigeants de pays amis des derniers développements que connaît la région», a-t-il annoncé.

Ces incursions interviennent au moment où le Conseil de sécurité débat du nouveau mandat de la Minurso. La France doit présenter une proposition de résolution à ce sujet et un vote est attendu autour du 25 avril.

Le Maroc a également accusé le Polisario, soutenu par l’Algérie, de mener des incursions dans la zone tampon près de Guerguerat à la frontière avec la Mauritanie.

Dans un rapport transmis jeudi au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé à nouveau au Polisario de se retirer.

En dépit des tensions, M. Guterres s’est dit "encouragé" par les efforts de son envoyé spécial pour le Sahara, Horst Koehler, pour relancer des pourparlers formels, dont les derniers –sous l’égide de l’ONU– remontent à 2012.

Si aucune date n’a été évoquée, des diplomates n’excluent pas qu’ils pourraient avoir lieu plus tard cette année.

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