Réunion de Londres: Présage d’une issue diplomatique à la crise libyenne
La réunion du groupe de contact politique sur l’opération militaire en Libye, prévue mardi à Londres, présente, selon plusieurs experts, des allures de sortie diplomatique de la crise libyenne.
Elle s’est dessinée comme objectifs de constituer "un large groupe" de pays, "qui s’efforcera d’assurer un soutien à long terme au peuple libyen, y compris en terme d’aide humanitaire et (…) dans sa transition vers l’avenir", indique un communiqué du Foreign office.
La réunion entend également refléter "l’unité de la communauté internationale derrière un même but (…) tout en tirant les leçons du passé en vue de coordonner au plus tôt pour le long terme".
Il s’agit en outre d’une occasion pour envoyer un message sans équivoque au nom de la communauté internationale sur sa volonté de poursuivre la mise en oeuvre de la résolution 1973, autorisant l’usage de la force pour imposer un cessez-le-feu immédiat en Libye.
Il n’empêche que les bons offices se poursuivent pour trouver une solution diplomatique à la question de la Libye, où les combats entre forces du régime du colonel Mouammar Kadhafi et opposants ne font que s’intensifier.
+LA POLITIQUE PREND LE DESSUS SUR LES ARMES EN LIBYE+.
Alors que l’OTAN a pris dimanche la décision de prendre le relais de la coalition pour commander l’ensemble de l’opération militaire en Libye, nombre de pays continuent à œuvrer dans les coulisses pour une sortie diplomatique de cette crise.
La France, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne s’apprêtent à présenter mardi les plans qu’ils ont élaborés à cette fin.
Le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé vendredi que la solution ne pouvait pas être seulement militaire, mais "politique et diplomatique". Dans ce sens, il a annoncé, à l’issue d’un sommet de l’UE à Bruxelles, une initiative franco-britannique en vue de parvenir à une "solution politique et diplomatique pour la Libye, au-delà de l’intervention militaire".
L’Italie et l’Allemagne ne sont pas non plus restées en reste. Rome et Berlin s’apprêtent à présenter un plan prévoyant un cessez-le-feu garanti par l’ONU, des consultations larges avec les nombreuses tribus libyennes et "un couloir humanitaire permanent".
Le plan italien prévoit également un exil du colonel Kadhafi. Selon le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, même à l’intérieur de la Libye, il y a des gens qui oeuvrent pour cette solution.
Au cours des derniers jours, l’Union africaine tentait pour sa part de trouver une solution négociée à la crise libyenne. L’organisation a élaboré un plan qui prévoit un cessez-le-feu immédiat et l’ouverture d’un dialogue entre les parties libyennes en préalable à un processus démocratique.
La Ligue des Etats arabes, qui a soutenu, lors d’un sommet le 19 mars à Paris, le recours à la force contre le régime libyen, a fini elle aussi par critiquer cette option. "Ce qui s’est passé en Libye diffère du but qui est d’imposer une zone d’exclusion aérienne, et ce que nous voulons c’est la protection des civils et pas le bombardement d’autres civils", a déclaré le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa.
En somme, le mot d’ordre du conclave de mardi sera d’assurer un meilleur avenir pour la Libye.