Rencontre historique entre le PM britannique et le président iranien à New York

Dans une rencontre historique à New York, le Premier ministre britannique David Cameron doit rencontrer mardi ou mercredi le président iranien Hassan Rohani pour évoquer la coopération de Téhéran face aux jihadistes de l’Etat islamique.

Le président français François Hollande a prévu lui aussi de s’entretenir avec son homologue iranien mardi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU dominée par la crise irakienne.

Mais les deux hommes s’étaient déjà serré la main au même endroit il y a un an, alors que la rencontre entre M. Rohani et M. Cameron constitue une grande première entre un président iranien et un Premier ministre britannique depuis la révolution islamique iranienne de 1979.

Elle confirme, après trois ans de crise, le réchauffement des relations entre les deux pays, qui devrait conduire à la prochaine réouverture de l’ambassade britannique à Téhéran.

Celle-ci avait été fermée en 2011 après avoir été mise à sac par des manifestants hostiles au durcissement des sanctions de Londres contre l’Iran en raison de son programme nucléaire controversé.

A New York, David Cameron va tenter de rallier Téhéran à la coalition internationale contre les extrémistes sunnites de l’EI. L’Iran a déjà rejeté une demande de coopération des Etats-Unis en ce sens. Et des responsables américains ont prévenu qu’ils ne feraient de leur côté aucune concession sur le programme nucléaire de l’Iran dans le but d’obtenir la coopération de Hassan Rohani.

Mais Londres semble déterminé à aller un peu plus loin, selon un source de Downing Street, citée par les médias britanniques accompagnant M. Cameron à New York. "Nous ne nous faisons pas d’illusions quant aux dangers du programme nucléaire iranien et notre approche à ce sujet ne change pas. Mais si l’Iran est prêt à rallier la coalition internationale pour vaincre l’Etat islamique, nous allons travailler avec Téhéran sur la question. Tout en rappelant qu’on ne peut pas défendre une approche à Baghdad et une autre à Damas", a déclaré cette source, faisant référence au soutien iranien au régime du président syrien Bachar al-Assad.

La Grande-Bretagne n’a pas encore arrêté de décision quant à d’éventuelles frappes aériennes contre les jihadistes de l’EI, responsables du meurtre d’un travailleur humanitaire britannique et qui menacent d’en tuer un autre.

"Notre position par rapport à l’Irak et la Syrie n’a pas évolué. Les discussions continuent, aucune décision n’a été prise quant à notre engagement", a insisté un porte-parole du ministère de la Défense interrogé par l’AFP mardi.

– Cameron hésitant –

La ligne officielle n’a donc pas bougé alors que les Etats-Unis, qui mènent des frappes aériennes en Irak depuis le mois d’août, appuyés par des pays arabes alliés, ont bombardé pour la première fois mardi les positions des jihadistes de l’EI en Syrie.

David Cameron se montre très hésitant sur la question après le camouflet que lui ont infligé l’année dernière les députés lorsqu’ils ont refusé de soutenir son projet de frappes aériennes contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.

Mais selon la presse britannique, le Premier ministre pourrait convoquer le Parlement rapidement après son retour de New York jeudi en vue d’obtenir un vote favorable à un engagement militaire britannique en Irak.

Selon plusieurs sources à Westminster, le Parlement serait cette fois davantage enclin à soutenir David Cameron, surtout si l’intervention se limite à l’Irak. L’opinion publique aussi semble prête. A en croire un sondage YouGoV réalisé le 16 septembre, 52% de Britanniques seraient même favorables à ce Londres intervienne en Syrie, 27% étant contre.

La France est le seul pays européen à avoir jusqu’ici participé à la campagne de frappes aériennes menée par les Etats-Unis dans le nord de l’Irak, mais a exclu de faire de même en Syrie.

"Ces frappes, cet engagement vont évidemment se poursuivre", a martelé mardi le Premier ministre Manuel Valls, alors qu’un otage français est menacé de mort en Algérie par un groupe jihadiste algérien qui a fait allégeance à l’organisation de l’EI.

Arrivé lundi soir à New York, François Hollande aura mardi, au premier jour de sa visite, deux occasions d’évoquer cette actualité dramatique lors d’entretiens bilatéraux avec Hassan Rohani mais aussi son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi.

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