"Le conseil a décidé à l’unanimité (…) de renoncer au bénéfice de l’engagement de non-concurrence souscrit par M. Ghosn et, en conséquence, de ne pas lui verser l’indemnité correspondante égale à deux ans de rémunération fixe et variable", a déclaré Renault dans un communiqué.
Cette clause, qui interdirait à M. Ghosn de travailler pour un concurrent pendant une période de deux ans, représente environ quatre millions d’euros, selon des estimations du cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest réalisées à partir des rapports annuels du groupe français.
L’ancien patron perd également ses droits à "l’acquisition définitive" des actions qui lui ont été attribuées entre 2015 et 2018 en tant que PDG car la "condition de présence au sein de Renault (…) n’est pas remplie". Ces actions comprennent d’une part "une rémunération variable pour les exercices 2014 à 2017" et d’autre part "des plans d’attribution d’actions de performance pour les années 2015 à 2018", a expliqué le constructeur automobile.
De 2015 à 2017, Renault attribuait chaque année 100.000 actions de l’entreprise à M. Ghosn, qu’il pouvait percevoir quatre ans plus tard, avec toutefois une condition de présence dans l’entreprise et une condition de performance en tant que dirigeant. Sur l’année 2018, le groupe lui a attribué 80.000 actions.
La perte de ces droits représente environ 21,6 millions d’euros au cours actuel de l’action (à peu près 57 euros), toujours selon Proxinvest, auxquels s’ajoutent quatre millions d’euros au titre de la part différée de la rémunération variable entre 2014 et 2017.
C’est donc une rémunération totale de 29,6 millions d’euros qui échappe à Carlos Ghosn, incarcéré au Japon depuis novembre pour des malversations financières et abus de confiance présumés.