Remaniement : beaucoup de bruit pour rien ?
Les éditorialistes s’agacent de ce mini-remaniement, annoncé et repoussé toute la semaine, qui s’apparente plus à un réajustement.
« C’est ce qu’on appelle prendre le temps de la réflexion », explique Marcelo Wesfreid, dans Le Figaro qui relève « un remaniement ministériel a minima ». Mais il aurait pu « en être tout à fait différemment. Le président a en effet hésité à amplifier le mouvement des nominations », assure le journaliste du quotidien conservateur, qui veut voir dans cette hésitation « une évolution palpable. Emmanuel Macron ne semble plus aussi attaché qu’avant à l’idée d’un gouvernement resserré. » « Sans cesse annoncé, sans cesse remis au lendemain, le troisième remaniement de l’ère Macron aura mis une semaine à se concrétiser pour tomber vendredi soir via un communiqué », s’étonne également dans Libération Dominique Albertini. Pour ce dernier, désormais, le gouvernement est « largement composé d’experts et de novices » et « pas tous préparés à produire une défense tous azimuts de l’exécutif », prévient-il.
« Un ajustement »
« Une techno, un socialiste et un fidèle de la première heure, le remaniement annoncé depuis le début de la semaine a livré un casting représentatif de la méthode Macron », constate sobrement Le Monde, sur son site. Denis Daumin, de la Nouvelle République du Centre-Ouest, avoue qu’il « n’attendait plus le remaniement, promis dix fois puis repoussé ». « Comment l’Élysée a fait son marché ? Rien de bouleversant. Un ajustement, une retouche, un rééquilibrage. À gauche surtout », note l’éditorialiste. Un avis partagé dans l’Est républicain, par Philippe Marcacci pour qui ce n’est « pas vraiment un remaniement. Plutôt un ajustement. » « Les nouveaux arrivants ont plus des allures d’experts que de politiques. Une opération casting savamment orchestrée », conclut-il.
Emmanuel Macron a finalement dévoilé vendredi son mini-remaniement avec la promotion de Benjamin Griveaux, un de ses fidèles, comme porte-parole du gouvernement, le maintien du patron de LREM Christophe Castaner, et la nomination de deux secrétaires d’État à Bercy venus de la gauche, le député PS Olivier Dussopt, et du privé, Delphine Gény-Stephann, une cadre dirigeante de Saint-Gobain. Attendue en début de semaine, l’annonce de ce remaniement a été repoussée à plusieurs reprises, officiellement en raison de la vérification du patrimoine des nouveaux entrants.