Rachida Dati dément être à l’origine des rumeurs sur le couple Sarkozy
Décidé à faire la lumière sur les ragots et la folle rumeur qui ont attribué sans le moindre fondement ou recoupement des relations extraconjugales au couple présidentiel Sarkozy, l’Elysée a diligenté une enquête pour traquer l’origine de ces ragots et les responsables derrière leur propagation.
Ce que vise l’expression « introduction frauduleuse de données » ? La publication le 9 mars sur un blog du JDD de rumeurs d’infidélité par un employé du groupe Lagardère embauché pour doper l’audience du site. Le post avait été repris par la presse internationale avec l’estampille « selon Le Journal du Dimanche » (parfois qualifié de « prestigieux »).
Dans un communiqué cité lundi par Le Monde, Rachida Dati "proteste avec indignation contre les allégations de certains organes de presse lui prêtant une quelconque responsabilité dans la propagation de rumeurs absurdes et inadmissibles sur la vie privée du couple présidentiel".
Dans son édition de dimanche, leJDD est revenu à la charge, avançant que l’Elysée avait mandaté les services de renseignement pour identifier l’origine des rumeurs sur Nicolas Sarkozy et son épouse Carla.
Selon l’hebdomadaire, ces investigations auraient conduit à soupçonner l’ancienne ministre de la Justice, ajoutant que « selon plusieurs sources, l’ancienne porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy est soupçonnée par l’Elysée d’avoir alimenté et même cautionné certaines rumeurs entourant le couple présidentiel ».
Selon les informations du JDD, « une enquête des services de renseignement français, remise au chef de l’Etat durant le week-end précédant le premier tour des Régionales, ciblerait notamment Rachida Dati dans la diffusion d’informations jugées malveillantes à l’Elysée ».
Rachida Dati privée de la 607
Au soir du premier tour des régionales, Rachida Dati, par ailleurs député européen et maire du 7e arrondissement de Paris, avait été privée de voiture de fonction et d’agent de sécurité, officieusement parce ses interventions sur les plateaux télé avait déplu à Nicolas Sarkozy.
Après la voiture et les gardes du corps, le chauffeur de l’administration pénitentiaire et les portables (quatre au total) , Rachida Dati a écopé en quelques jours d’une série de mesures décidées à l’Elysée et destinées à la "rayer des écrans radar", selon l’expression d’un proche du couple présidentiel, selon le JDD.
Comme l’a raconté "Le Canard enchaîné", l’ancienne garde des Sceaux a d’abord perdu sa 607 de fonction et son escorte le soir du premier tour des élections régionales. Le patron de la police, Frédéric Péchenard, recevant un ordre de l’Elysée, a prié ses fonctionnaires de cesser sur-le-champ la protection de Rachida Dati alors qu’elle était sur un plateau de télévision.
La 607 "police" avait été mise à sa disposition en juin 2009 par la DGPN, la direction générale de la police nationale, ainsi que quatre policiers du service de protection des personnalités. Equipée d’un gyrophare et dotée d’une carte essence, cette 607 et les fonctionnaires faisaient de fréquents allers-retours à Strasbourg, siège du Parlement européen. "C’était une situation très limite que rien ne justifiait", admet-on au ministère de l’Intérieur, qui a également récupéré un téléphone portable dont se servait l’ancienne ministre de la Justice.
Au lendemain du retrait de la 607, l’ancienne garde des Sceaux a tenté à plusieurs reprises, mais en vain, de joindre le Président, raconte le JDD qui croit savoir que Mme Dati a écrit au président un long courrier réaffirmant sa fidélité et sa loyauté, évoquant aussi son "exil" au Parlement européen et a ensuite plaidé sa cause de vive voix avec Claude Guéant.
"L’Elysée ne répond plus pour Mme Dati", « décode-t-on dans l’entourage du Président, où l’on précise que "Rachida Dati dispose aussi d’un téléphone portable de la Justice et un autre de l’UMP"… Plus pour longtemps, apparemment », ajoute le JDD.
Me Herzog, l’avocat de Sarkozy : "Je ne peux pas exclure que ce soit une machination"
Pour l’avocat du président de la République, Me Thierry Herzog, "Le simple fait que deux rumeurs croisées soient publiées dans le même temps, une concernant Mme Carla Bruni et l’autre concernant le président de la République, (…) permet de penser que ce n’est certainement pas neutre et que quelqu’un est derrière la propagation de ces rumeurs", insistant au passage sur le fait que les liaisons évoquées étaient "totalement infondées".
Commentant la plainte contre X déposée par la société éditrice du JDD (groupe Lagardère), l’avocat du président de la République a déclaré sur les ondes RTL: "Cette plainte a donné lieu à une enquête, cette enquête est actuellement en cours, et elle a pour but de savoir si ceux qui ont fait paraître ces rumeurs sur ces blogs l’ont fait pour eux-mêmes ou étaient instrumentalisés, soit par des officines soit par des particuliers qui auraient souhaité ou qui souhaiteraient déstabiliser la vie du couple Sarkozy."