Fin 2011, les investisseurs étrangers détenaient plus de 40 % des obligations d’État italiennes tandis que la part de la dette publique entre les mains des banques centrales était nettement plus contenue, à 5,6 %, fait savoir La Repubblica citant des chiffres de la banque centrale italienne.
En revanche, le commerce domestique , qui est désormais l’objectif du gouvernement de stabiliser la dette, a conservé 17,7 % de la dette totale dans ses portefeuilles. Niveau “stellaire”, si on le compare aux 7,71% qui sont aujourd’hui directement entre les mains des familles, mais qui n’avaient pourtant pas empêché les basculements extrêmement violents de 2011, commente le journal.
Tournant: En pleine crise de la zone euro, le président à l’époque de la banque centrale européenne, Mario Draghi, annonce que la BCE ferait “tout ce qui était nécessaire” pour sauver la zone euro. Depuis, la Banque centrale a déployé tout un arsenal de mesures non conventionnelles et a multiplié les achats des obligations d’Etats de plusieurs pays en difficulté, dont l’Italie.
Fin 2017 , la BCE disposait de 16,77% d’obligations italiennes, la composante étrangère était déjà tombée à 36% alors que les investisseurs nationaux ne constituaient que 9%. Au fil des années, la tendance s’est de plus en plus consolidée. La banque centrale augmente sa part jusqu’à 31,4 %. Les créanciers locaux , de leur côté, ne détiennent que 6,4 % de la dette publique, poursuit le quotidien.
Maintenant, l’étape la plus décisive approche, à savoir la réduction du bilan de la Banque centrale, ce qui signifie que les titres qui expirent ne sont plus renouvelés .
Le filet de sécurité de la BCE est donc sur le point de s’arrêter , remettant potentiellement en cause l’équilibre entre les différentes composantes des détenteurs de la dette publique italienne, avertit l’analyste, soulignant la nécessité d’un nouveau modèle.
La dette publique a encore fait un bond en avant en 2022, selon la banque centrale. L’année s’est clôturée à 2 762,5 milliards, avec une croissance de 3,14 % contre 2 678,1 milliards (150,3 % du PIB) fin 2021.
L’augmentation d’endettement en 2022 (84,4 milliards) reflète à la fois le besoin de financement des administrations publiques (augmentation de 54 milliards) et l’effet global des primes à l’émission et au remboursement, de la revalorisation des titres indexés sur l’inflation et des fluctuations des taux de change. La liquidité du Trésor a, quant à elle, diminué de 4 milliards, à 43,5. Pour la nouvelle cheffe du gouvernement, la solution “est entre les mains des Italiens”.