Procès anticorruption en RDC: Kamerhe condamné à « 20 ans de travaux forcés »

L’ex-président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, allié et directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo, a été condamné samedi à « 20 ans de travaux forcés » au terme d’un procès anti-corruption sans précédent.

L’ex-président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, allié et directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo, a été condamné samedi à « 20 ans de travaux forcés » au terme d’un procès anti-corruption sans précédent.

« Nous irons en appel », a indiqué à l’AFP l’un de ses avocats, Me Jean-Marie Kabengela.

M. Kamerhe, 61 ans, a été reconnu coupable du « détournement de deniers publics portant sur le montant de 48,831 millions de dollars » avec son principal co-accusé, l’entrepeneur libanais Jammal Samih, 79 ans.

M. Kamerhe a été condamné à d’autres peines (deux fois deux ans de travaux forcés pour le détournement d’autres sommes, et 15 ans de prison pour corruption).

Le tribunal a indiqué qu’il « cumule les peines » et prononce à l’encontre des deux principaux accusés « la peine de 20 ans de travaux forcés chacun ».

Le tribunal a rendu son jugement malgré un rebondissement vendredi.

La Cour constitutionnelle avait demandé au tribunal de lui transmettre le dossier en « l’état » et « toutes affaires cessantes, l’estimant « frappé de l’exception d’inconstitutionnalité ».

Cette « exception » avait été soulevée par la défense de M. Kamerhe lors de la dernière audience le 11 juin, jour du réquisitoire et des plaidoiries.

Ses avocats estiment que la peine de « travaux forcés » requise par le parquet -et reprise dans le jugement- est interdite par la Constitution, même si elle existe dans le Code pénal.

Le tribunal s’était dit dans l’impossibilité de transmettre le dossier.

C’est la première fois qu’un intouchable de la vie politique congolaise est jugé et condamné pour des faits de corruption.

M. Kamerhe est accusé d’avoir détourné des fonds alloués à la construction de 1.500 logements sociaux dans le cadre du programme dit des « 100 jours » annoncé par le nouveau président de la République Félix Tshisekedi après son investiture le 24 janvier 2019.

Dans une première réaction, le collectif congolais anti-corruption Unis a salué « un sursaut de l’Etat de droit », et regretté que « d’autres acteurs clé de cette affaire » n’aient pas été inquiétés, notamment une banque commerciale.

M. Kamerhe a été le principal allié de Félix Tshisekedi lors de sa victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018.

Lui-même candidat, M. Kamerhe s’était désisté au profit de M. Tshisekedi. Les deux hommes avaient conclu un accord politique prévoyant que M. Kamerhe soit candidat à la prochaine élection en 2023.

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