Présidentielle en France: les programmes des candidats en cinq points clefs

De l’Europe aux institutions, en passant par l’immigration, voici les programmes des principaux candidats au premier tour de la présidentielle en France le 23 avril, en cinq points clefs.

La question européenne bouscule les clivages traditionnels, depuis que le général de Gaulle et les communistes combattaient une intégration européenne prônée par centristes et socialistes. Lors des référendums de 1992 (traité de Maastricht) et de 2005 (constitution européennne), "oui" et "non" recrutaient aussi bien à gauche qu’à droite.

Il en est de même cette fois-ci. La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen et le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, qui reprochent à Bruxelles d’avoir imposé l’austérité budgétaire, prônent la sortie de l’Union européenne, si des négociations ne permettent pas de la transformer de fond en comble.

Les autres candidats veulent transformer l’UE sans la quitter. Le socialiste Benoît Hamon veut une pause dans la rigueur budgétaire. Comme le centriste Emmanuel Macron, il propose un Parlement de la zone euro et des investissements massifs européens. Le candidat de la droite François Fillon renégocierait les accords de Schengen, pour contrôler davantage les frontières de l’UE.

François Fillon et Marine Le Pen prônent une politique restrictive sur l’immigration, avec des mesures limitant le regroupement familial, les prestations sociales pour les immigrés, l’octroi de la nationalité française.

A gauche, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ne font pas de l’immigration ou de l’asile un thème dominant, mais le premier propose un visa humanitaire pour les réfugiés et les deux accorderaient le droit de vote aux étrangers pour les élections locales.

Une mesure qu’au centre, Emmanuel Macron ne reprend pas à son compte. Mais il se retrouve avec M. Hamon pour une "discrimination positive" à l’embauche des jeunes de banlieue.

Sur les institutions, le curseur entre candidats est très mouvant. MM. Fillon et Macron ne souhaitent pas changer la Constitution. MM. Mélenchon et Hamon veulent une VIe République, avec moins de pouvoir au chef de l’État et plus de référendums d’initiative populaire. Des référendums promis aussi par Mme Le Pen, qui ferait inscrire la préférence nationale dans la Constitution.

M. Fillon y introduirait l’idée de quotas d’immigration et modifierait le principe de précaution.

Tous les candidats, sauf M. Fillon, instaureraient, à des degrés divers, la représentation proportionnelle aux élections.

MM. Macron et Hamon exigeraient des élus un casier judiciaire vierge. M. Mélenchon rendrait inéligible à vie ceux condamnés pour corruption.

Traditionnellement, les questions économiques et sociales opposent droite et gauche. Mais la stratégie en direction des classes populaires de Mme Le Pen l’amène à se situer, sur ces sujets, moins à droite que François Fillon, qui a choisi une ligne économique très libérale.

Ainsi, l’âge de la retraite serait progressivement relevé à 65 ans par M. Fillon, maintenu à 62 ans (moins dans certains cas) par MM. Hamon et Macron, rétabli à 60 ans par Mme Le Pen et M. Mélenchon.

M. Fillon abrogerait la durée légale hebdomadaire de 35 heures. M. Macron et Mme Le Pen les maintiendraient, avec modulations, dérogations et heures supplémentaires. MM. Hamon et Mélenchon veulent réduire le temps de travail.

L’impôt sur les grandes fortunes (ISF) serait supprimé par M. Fillon, adouci par M. Macron, maintenu par Mme Le Pen, fusionné avec la taxe foncière par M. Hamon, renforcé par M. Mélenchon.

M. Fillon supprimerait 500.000 postes de fonctionnaires et M. Macron 120.000 alors que M. Mélenchon en créerait 200.000.

MM. Mélenchon et Hamon abandonneraient progressivement le nucléaire, énergie défendue par M. Fillon et Mme Le Pen, et dont M. Macron veut réduire l’importance.

afp

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