Après les 110 propositions François Mitterrand en 1981, le candidat socialiste en a donc retenu 60, qu’il détaille dans un livret de 41 pages en format poche qui sera tiré à près de 15 millions d’exemplaires et distribué aux militants.
Le candidat socialiste promet 20 milliards d’euros de dépenses nouvelles, qui seront financées notamment par l’annulation de 29 des 50 milliards d’euros de "cadeaux fiscaux" accordés selon lui par la droite depuis dix ans, et une augmentation du taux de prélèvements obligatoires, qui passera à 46,9% à la fin de son quinquennat.
François Hollande prévoit le retour à l’équilibre budgétaire en 2017 et entend réduire la dette publique à 80,2% du PIB à cette date contre 88,7% en 2012. Il a construit son projet sur une hypothèse de croissance à 2 à 2,5% à partir de 2015.
Quatre jours après son premier grand discours de campagne, dimanche au Bourget, le candidat socialiste tient ce jeudi une conférence de presse matinale à la Maison des Métallos, à Paris.
Il sera le soir l’invité principal de l’émission de France 2 "Des paroles et des actes", où il débattra avec le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Les réactions n’ont pas tardé. La candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen a ainsi dénoncé des "mesurettes".
"Le programme en lui-même est totalement incohérent", a-t-elle dit sur France Info. "C’est un projet aseptisé. Où est la rupture avec le modèle ultralibéral ?"
François Bayou, candidat du MoDem, s’est également montré très critique : "On ne reviendra pas à l’équilibre avec ce programme-là. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas imaginable. Il n’y a pas dans ce programme une seule mesure d’économie", a-t-il dit sur Radio Classique.
Sport de haut niveau en ces temps de crise, la mise au point de cette "plate-forme", mot préféré par l’entourage du candidat à ceux de "programme" ou de "projet", a été confiée à l’ex-ministre de l’Economie Michel Sapin.
Le projet inclut des mesures pour le logement comme le doublement du plafond du Livret A, la création d’une Banque publique d’investissement pour l’industrie ou encore la réforme de la fiscalité des sociétés.
Le nombre de fonctionnaires n’augmentera pas, mais la règle du non remplacement d’un agent sur deux partant à la retraite sera révisée. Un redéploiement permettra d’affecter 60.000 emplois supplémentaires à l’Education nationale.
Le projet comporte en outre la création de 150.000 "emplois d’avenir" à destination des jeunes, pour un coût évalué à 1,5 milliard par année pleine.