Présidence du PS : Hollande et les militants votent pour leurs favoris

Plus de 100 000 militants socialistes, dont Hollande et Cazeneuve, choisissent les deux finalistes dans la course au poste de premier secrétaire.

Au Parti socialiste, c’est presque l’heure de vérité pour Olivier Faure, Luc Carvounas, Stéphane Le Foll et Emmanuel Maurel. Tous sont candidats à la présidence du parti et jeudi soir, quelque 102 000 militants socialistes votent pour choisir les deux finalistes qui pourront, le 29 mars prochain, briguer le poste de premier secrétaire. Si le scrutin est officiellement « ouvert », Olivier Faure, patron des députés socialistes, fait figure de favori.

Le vote, physique, s’est ouvert à 17 heures dans les quelque 3 200 sections du parti. Il devait se terminer à 22 heures. L’ancien président de la République François Hollande, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve et le commissaire européen Pierre Moscovici sont venus déposer un bulletin au siège du Parti socialiste, rue de Solférino. « Le Congrès de ce soir est important pour le PS, parce que c’est celui du sursaut, ou bien d’une chute qui se poursuit. Et il est important pour les Français aussi parce qu’ils ont besoin de cette force politique dans la (…) palette des forces politiques », a commenté Pierre Moscovici auprès de la presse.

Quatre textes d’orientation, numérotés 1, 2, 3 et 4, sont soumis au suffrage des militants : « Un progrès partagé pour faire gagner la gauche » (Luc Carvounas), « Cher.e.s camarades » (Stéphane Le Foll), « Socialistes, le chemin de la renaissance » (Olivier Faure), « L’union et l’espoir » (Emmanuel Maurel).

Précautions anti-triche

Les résultats définitifs ne devraient être communiqués que vendredi matin, à l’issue d’une réunion de la « commission de récolement » présidée par le coordinateur du parti, Rachid Temal. Mais la direction du PS devrait donner avant minuit un ordre d’arrivée, « s’il y a un écart significatif entre les candidats », selon le service de presse du parti. Pour limiter les risques de triche, les résultats collectés par les fédérations remonteront de manière informatique tout au long de la soirée à Solférino, où des représentants des quatre candidats seront réunis chacun devant un écran dans une « war room ».

« Tout le monde a conscience qu’on ne peut pas se permettre de revivre le Congrès de Reims (qui avait vu en 2008 la victoire de Martine Aubry entachée de soupçons de triches, NDLR) », assure un soutien d’Olivier Faure. Le corps électoral compte quelque 102 000 militants, ayant cotisé en 2015, 2016 ou 2017. Ils devront pour voter se mettre à jour de leur cotisation 2018 s’ils ne l’ont déjà fait. Mais la participation pourrait être beaucoup plus faible : Rachid Temal table sur environ 30 000 électeurs, contre un peu plus de 71 000 au congrès de Poitiers de juin 2015.

Olivier Faure, le grand favori

Les scores des différents candidats détermineront la composition des instances du Parti socialiste, et notamment de son « parlement », le Conseil national. Le 29 mars, les militants seront à nouveau appelés à voter, cette fois pour choisir leur premier secrétaire. Seuls les premiers signataires des deux textes d’orientation arrivés en tête jeudi pourront être candidats. A priori, le président du groupe Nouvelle Gauche à l’Assemblée devrait figurer parmi ceux-là. « Faure a le soutien de l’immense majorité des barons locaux. Cela compte », souligne un de ses adversaires. « Je ne vois pas comment Olivier Faure n’est pas au deuxième tour », concède un autre.

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Un soutien du député de Seine-et-Marne se montre prudemment optimiste : « J’ai l’impression que ces derniers temps, les choses se sont cristallisées autour de Maurel et Faure. » « Cette idée, centrale dans la campagne de Faure, qu’il faut se rassembler parce qu’on est trop faible pour jouer la revanche du quinquennat, j’ai l’impression que ça a gagné », explique-t-il. Mais cette source invite à ne pas sous-estimer le caractère « imprévisible » du vote, renforcée par l’étiolement des troupes socialistes. « Ça peut se jouer à 2 000, 3 000 voix. » L’échec de Bertrand Delanoë, battu dès le premier tour en 2008 alors qu’il était « ultra-favori », est encore dans toutes les mémoires.

Le Foll vs Maurel

Selon l’entourage de plusieurs candidats, Olivier Faure devrait être opposé à Stéphane Le Foll ou Emmanuel Maurel. Le premier bénéficie du soutien des réseaux hollandais et le second d’une bonne partie de l’aile gauche du parti, quand Luc Carvounas pâtit de l’absence de soutien d’un réseau structuré. « Dans un cas comme dans l’autre, on voit mal comment Olivier Faure ne gagne pas », dit un de ses partisans.

Les quatre candidats se retrouveront autour de Rachid Temal pour un petit déjeuner vendredi à 9 heures. « Il s’agira de montrer qu’il y a de l’unité », explique-t-on. Quel qu’il soit, le vainqueur du scrutin aura fort à faire pour remettre sur pied un parti moribond, et préparer les échéances électorales de 2019 et 2020.

Avec afp

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