Présentation à « Bayt Dakira » à Essaouira d’un livre sur la singularité du droit hébraïque au Maroc
« Quand le Maroc donne du sens à sa diversité : la singularité du droit hébraïque au Maroc » est l’intitulé d’un livre dont la présentation s’est déroulée, samedi à « Bayt Dakira » (La maison de la mémoire), en présence de M. André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, ainsi que d’un parterre d’universitaires, de chercheurs et d’acteurs issus de divers horizons.
L’ouvrage, présenté lors de la 6è Rencontre scientifique, initiée par le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc, conjointement avec la Fondation Konrad-Adenauer au Maroc, l’Association Essaouira-Mogador et « Bayt Dakira », sous le thème « Quand la diversité marocaine s’invite au cœur des Humanités », est publié par la Fondation allemande sous la direction de MM. Steffen Krüger, Représentant Résident de ladite Fondation, Abdellah Ouzitane et Farid El Bacha, respectivement président-fondateur et président-exécutif dudit Centre.
Il comprend, entre autres, des extraits de Discours et de Messages de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment à l’occasion de l’accueil officiel de Sa Sainteté le Pape François à Rabat en mars 2019, aux participants au sommet de l’UNESCO sur « le pouvoir de l’éducation pour prévenir le racisme et la discrimination : le cas de l’antisémitisme » à New York en septembre 2018, à l’occasion de la remise du Prix de la liberté « Martin Luther King Jr-Rabbin Abraham Joshua Heschel » décerné à titre posthume à Feu SM Mohammed V (en décembre 2015 à New York), ou lors de la conférence de lancement du projet « Aladin » à Paris en mars 2009.
Le Livre, illustré de photos de la visite historique effectuée par le Souverain à « Bayt Dakira », présente également au lecteur des extraits d’interventions de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et président-fondateur de l’Association Essaouira-Mogador lors de ses participations à diverses rencontres et différents séminaires aussi bien à Essaouira que dans d’autres villes du Royaume.
Dans un mot publié dans cet ouvrage, M. Krüger souligne que la présente publication synthétise les résultats obtenus jusqu’à maintenant grâce à l’étroite coopération entre la Fondation et le Centre, marquée par l’organisation de rencontres à « Bayt Dakira » sur le rôle du Droit hébraïque au Maroc et sur les traditions afférentes, notant que les textes présentés retracent les recherches menées jusqu’ici dans le domaine du Droit hébraïque dans le Royaume, en mettant l’accent sur les initiatives dans le sens de l’échange et du dialogue.
Il indique aussi qu' »au Maroc, la tradition juive et sa coexistence avec l’Islam repose sur une longue histoire. Les deux cultures sont intimement liées depuis des siècles », précisant que « Bayt Dakira apporte une contribution au dialogue et au travail d’information mutuels ».
« Ce centre de recherches historiques, culturelles et spirituelles a pour objectif la préservation de la mémoire juive d’Essaouira. Un tel lieu commémorant la longue histoire à la fois juive et musulmane d’Essaouira, la destinée souvent peu commune des juifs de Mogador et leurs relations, au fil des siècles, avec les populations musulmanes, est unique en son genre au sud de la Méditerranée et en terre d’Islam », affirme M. Krüger.
De son côté, M. Ouzitane écrit que « la compréhension des enjeux de cette singularité marocaine ainsi que sa promotion est une responsabilité que nous partageons tous, car toute culture est enrichie par ses racines historiques », relevant que le Royaume « a choisi la diversité, non pas par résignation fataliste ou pour donner satisfaction à certains paramètres conventionnels, mais nous l’avons fait car notre attachement à notre commune Humanité transcende toute autre considération ».
« Les œuvres les plus marquantes au Maroc, notamment à Essaouira et dans plusieurs villes du Royaume, sont produites grâce au respect des cultures et des religions. Juifs et Musulmans lèguent un héritage magnifique aux générations à venir. Le Royaume s’est nourri de cet héritage et a additionné à son esthétique une sensibilité encore plus riche », poursuit-il, expliquant que « cette réalité de la diversité se nourrit d’un savoir et d’un héritage culturel extraordinaire qui illustre parfaitement le sentiment d’appartenance à des valeurs communes, constituant un marqueur de l’identité marocaine ».
« Nous consacrerons à cet engagement toute notre énergie et sans relâche. Tenter de contribuer ensemble, modestement, à la construction du monde de demain. Nos trajectoires, musulmans, juifs et chrétiens, doivent emprunter le même chemin, un seul celui de la paix. C’est possible et nous en sommes convaincus », soutient-il dans ce livre agrémenté aussi de photos de « Bayt Dakira ».
Fruit d’un travail collaboratif et collectif, cet ouvrage regroupe aussi une série d’articles rédigés par d’éminents chercheurs et professeurs universitaires autour de plusieurs thèmes, dont « Le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit hébraïque au Maroc: une expression singulière d’un Maroc terre de paix, de concorde et de coexistence », « Paix et tolérance dans la pensée et l’action de SM le Roi », « La structure de la loi Halakhique, fondement et champ d’application général » et « La positivisation, standardisation et densification des normes en contexte islamique: Réflexions à propos de la gouvernance en Afrique du Nord et de l’Ouest ».
« Présentation générale de l’Institut INSANIA », « La tradition orale judéo-amazighe: un patrimoine culturel singulier », « Principe rabbinique d’interprétation juridique » et « From protected to nationals. Changes in the legal status of Jews in Twentieth century Morocco » sont également parmi les textes regroupés dans cette nouvelle publication.
En marge de la présentation de ce livre, il a été procédé à la signature d’une convention de coopération entre le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Droit Hébraïque au Maroc et la Fondation Konrad Adenauer, représentés respectivement par MM. Ouzitane et Krüger.