Pourquoi Alexandre Benalla ne se rendra pas à la commission d’enquête du Sénat
Alexandre Benalla souhaitait s’y rendre, selon son avocat qui l’en a dissuadé. Enquête en cours, secret défense…, les raisons d’un refus.
« Il ne veut pas aller devant une commission faire des déclarations qui lui seraient reprochées par les magistrats instructeurs », a déclaré son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, à LCI. Il a par ailleurs assuré que l’ancien chargé de mission de l’Élysée « acceptait de répondre aux questions de la commission sénatoriale sitôt l’instruction close ». « Alexandre Benalla est au cœur de l’instruction judiciaire », a-t-il insisté, ajoutant qu’il réservait « l’ensemble de ses réponses aux magistrats instructeurs ». L’avocat a rappelé ainsi que son client ne pouvait répondre à des questions relatives au 1er mai, car la commission sénatoriale n’a pas le droit d’empiéter sur l’enquête judiciaire, au nom de la séparation des pouvoirs.
Secret défense
Mais les sénateurs peuvent interroger M. Benalla sur le reste de l’affaire, notamment son rôle au sein de la présidence. L’avocat a notamment fait valoir que les activités de son client à l’Élysée étaient couvertes par « le secret professionnel » et que lui-même était « habilité secret défense ». Dans ce contexte, « il ne peut pas aller devant une commission d’enquête, ça ne lui est pas autorisé », a-t-il expliqué.
Selon l’avocat, c’est à regret que son client décline l’invitation sénatoriale : il souhaitait s’y rendre comme il l’avait publiquement dit cet été. Mais « je lui ai conseillé de ne pas y aller », a poursuivi Me Liénard, lui affirmant qu’il serait « dans l’incapacité de répondre à quelque question que ce soit ». Il a précisé que la décision avait été prise lundi « tard dans la soirée ».
Filmé en train de violenter un manifestant en marge des défilés du 1er mai, Alexandre Benalla a été mis en examen le 22 juillet notamment pour « violences en réunion » aux côtés d’un employé de La République en marche, Vincent Crase. Trois policiers sont également mis en examen pour « détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection » et « violation du secret professionnel ».