Pierre Vermeren: « Les autorités françaises se drapent dans le silence lorsqu’il s’agit de l’Algérie »

Pour ce spécialiste du Maghreb, "Paris, si prompt à condamner ses adversaires ou à s’enflammer pour les libertés, est mutique devant Alger", rappelant que "mauvaises manières et envolées lyriques font la trame des relations franco-algériennes depuis des décennies."

La mort du chef d’état-major de l’Armée, le général Gaïd Salah, "faiseur de roi d’Abdelmadjid Tebboune, peut-elle changer l’affaire quand un silence est déjà perceptible ? Pas si sûr", affirme-t-il dans sa Tribune.

Depuis vingt ans, souligne-t-il, "les gros contrats mâtinés d’une dose de repentance sont au programme, sur fond de coopération antiterroriste et de contrôle de l’islam", précisant que "Paris accueille bien volontiers un haut personnel politique et militaire qui a pris ses habitudes en France, s’y fait soigner, y passe sa retraite ou y installe sa famille."

Pourtant, écrit-il, "Alger est maîtresse dans l’art de décevoir Paris", notamment en matière de politique étrangère.

Selon Pierre Vermeren, "Alger est fidèle à l’alliance de revers. Tout oppose Paris et Alger sur la longue durée, en premier lieu le Maroc."

"La France fait du royaume son meilleur allié d’Afrique, quand Alger lui cherche querelle", note-t-il.

Et à l’auteur de souligner que "la mort du dernier chef de l’armée algérienne ayant combattu la France peut-elle changer la donne ? Les positions connues de son second, devenu chef de l’armée, et de son ami, élu président de la République, n’augurent aucun changement. Pourtant, une autre Algérie existe."

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