"Je crois qu’aujourd’hui entre le libre-échange et ce que propose finalement Madame Le Pen, c’est-à-dire fermer les frontières (…) qui est une fausse réponse, nous avons une réponse qui passe par la concertation, la réciprocité et l’obligation si on n’arrive pas à trouver d’accord", a expliqué Martine Aubry.
"Une mondialisation sans règles, c’est une mondialisation qui écrase les faibles", a ajouté François Hollande, disant comprendre la "vraie inquiétude" portée par le message d’Arnaud Montebourg.
"Je suis pour l’économie ouverte, mais pas pour l’économie offerte. On ne va pas se donner là à des concurrents qui ne respectent rien", a-t-il plaidé, évoquant lui aussi le principe de "réciprocité", proposant de mettre la Chine "sous pression", et souhaitant instaurer une "contribution carbone aux frontières de l’Europe".
Les deux candidats se sont toutefois bien gardés d’intégrer dans leur discours le principe de "démondialisation" d’Arnaud Montebourg.
Selon Martine Aubry, "quand Arnaud Montebourg parle de ‘démondialisation’ (…) il veut dire changer la mondialisation actuelle. Il dit: il faut faire une mondialisation pour les hommes et non pas pour les financiers".
"Il appelle protectionnisme ce que moi j’appelle ‘juste échange’", a-t-elle ajouté.
Quant à François Hollande, il a estimé qu’"il faut avoir des règles, mais il faut aussi avoir confiance dans l’échange et dans la compétition".
"Je n’ai jamais été pour le protectionnisme mais je suis pour une stratégie offensive", a-t-il expliqué, citant les "nouveaux secteurs industriels", les "biotechnologies" et la "recherche sur les transitions énergétiques".
Arnaud Montebourg, arrivé troisième au premier tour avec 17% des voix dimanche dernier, a demandé aux deux finalistes de se positionner sur plusieurs de ses propositions, notamment le "protectionnisme européen, social et écologique", estimant que le "juste échange" contenu dans le projet du PS "ne saurait suffire".