Pas un rouleau de papier toilette en vue et l’eau minérale est rationnée: des habitants de Los Angeles se sont rués sur des supermarchés cette semaine par peur de l’épidémie de nouveau coronavirus.
Deux jours après que la Californie a déclaré l’état d’urgence sur son territoire, les magasins de vente en gros visités par l’AFP vendredi n’arrivaient pas à répondre à la demande croissante de toute une série de produits de base.
« C’est la pagaille, on fait le double du chiffre de d’habitude », dit Rene, qui travaille dans un supermarché Costco à Burbank.
« Aujourd’hui, c’est incontrôlable. C’est pour ça que nous n’avons plus de papier toilette, presque plus d’eau, et plus de gel pour les mains ».
La Californie a jusqu’ici enregistré un décès, ce qui la place en deuxième position après l’Etat de Washington (11 morts pour l’instant).
Malgré les appels des autorités à la retenue, des Californiens ont commencé à céder à la panique et à acheter en masse comme dans certaines régions d’Asie et ailleurs.
« C’est la folie », a dit le directeur financier de Costco, Richard Galanti, à des analystes jeudi.
Ce jour-là, la police du comté de San Bernardino, près de Los Angeles, a dû être appelée à la rescousse dans l’un des magasins de la chaîne après que des clients ont explosé de colère au vu du manque de stocks.
Rationnement
Vendredi, les acheteurs chez Costco n’avaient droit qu’à deux packs d’eau, contre quatre la veille.
Beaucoup ont tenté de passer outre mais se sont vu confisquer l’eau à la caisse, ce qui a provoqué des tensions.
Un employé qui ramenait la masse de bouteilles confisquées sur les rayons était constamment arrêté par de nouveaux clients s’emparant de ce qu’ils pouvaient.
« Avec la folie ici, on commence vraiment à réaliser », dit Lisa Garcia, 30 ans, qui reconnaît qu’elle est de plus en plus inquiète.
« On pensait s’approvisionner en papier toilette et essuie-tout mais regardez ces rayons vides ! », lance-t-elle.
Dans un autre magasin Costco, des employés racontent comment des clients sont entrés presque en courant dès l’ouverture pour se jeter sur des produits.
En milieu de journée, il ne restait plus que des bouteilles d’une onéreuse eau pétillante, au grand dam de plusieurs acheteurs.
Certains essaient malgré tout de voir le bon côté des choses.
« Je suis prudent », explique Andrew, qui travaille dans les secours et préfère ne pas donner son nom de famille. L’homme pousse un chariot chargé d’eau, d’essuie-tout, de citron vert et de soda au gingembre.
« Je veux être sûr que nous ayons ce qui est essentiel – du tonic, du vin, comme ça, si les choses empirent, je pourrai me faire à boire ».
« Je suis juste ici au cas où ce serait l’apocalypse », plaisante aussi Carlos Gonzalez, 35 ans.
« J’imagine qu’ils ont trouvé un bon moyen de vendre beaucoup de choses ».