Opération anti-corruption: le patronat tunisien craint une « diabolisation » des opérateurs économiques
Le patronat tunisien a averti, jeudi, sur les risques de « diabolisation » des opérateurs économique, dans la foulée de l’opération anti-corruption ayant abouti, jusque-là, à l’arrestation d’un nombre indéterminé d’hommes d’affaires.
La campagne de dénigrement des acteurs économiques "risque de nuire à l’aura de la Tunisie et affecter son attractivité des investissements", met en garde la même source dans un communiqué.
Le patronat exprime, en revanche, son soutien aux efforts du gouvernement en matière de lutte contre la corruption, "dans le respect des lois", insistant qu’il "ne défend que ceux oeuvrant dans la légalité".
Des unités spéciales des services de sécurité mènent, depuis mardi, un vaste coup de filet dans les rangs des "barons" de la grande corruption, au milieu de rumeurs et d’informations ininterrompues sur les noms concernés et le nombre exact des hommes d’affaires arrêtés.
Le démarrage de cette opération a été donné par l’annonce officielle de l’arrestation du puissant homme d’affaires Chafik Jarraya, dont le lieu de détention est encore gardé secret.
Dans une première réaction, le chef de gouvernement Youssef Chahed a assuré, mercredi, que les pouvoirs publics ont décidé "d’aller jusqu’au bout dans la guerre contre la corruption".
Il a rassuré les Tunisiens que le gouvernement "va assumer ses responsabilités", mais il les a, surtout, appelés à le soutenir dans ce combat et à rester "unis" face à ce fléau qui mine les fondations de l’Etat.
L’action vigoureuse du gouvernement contre les présumés "gros bonnets" est chaudement applaudie par l’opinion publique, la société civile et la majeure partie des formations politiques, dont le soutien semble inconditionnel.