Netanyahu commémore le raid d’Entebbe au premier jour d’une tournée en Afrique

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a commémoré lundi en Ouganda le raid d’Entebbe, une opération commando « héroïque » lors de laquelle son frère est décédé en 1976, avant de s’entretenir de questions de sécurité au premier jour d’une tournée « historique » en Afrique subsaharienne.

M. Netanyahu, après avoir participé à un mini-sommet régional dédié à la lutte contre le terrorisme, devait quitter Kampala lundi soir pour se rendre au Kenya voisin, où il s’entretiendra mardi avec le président Uhuru Kenyatta, quelques mois après la visite de ce dernier en Israël.

La première étape de cette tournée destinée à développer les liens à la fois économiques et diplomatiques entre Israël et le continent africain a été marquée par une cérémonie solennelle sur l’aéroport d’Entebbe, 40 ans jour pour jour après une opération des commandos israéliens entrée dans la légende des forces spéciales.

"Il y a 40 ans, des soldats israéliens ont mené une mission historique", "héroïque" et "inoubliable" a déclaré M. Netanyahu lors d’un discours prononcé à l’aéroport d’Entebbe, sur les rives du lac Victoria, à une quarantaine de kilomètres au sud de la capitale Kampala.

Son frère aîné Yonathan, chef du commando, avait péri dans cette opération organisée dans l’urgence pour libérer les passagers d’un vol Tel-Aviv Paris détourné sur Entebbe, où les preneurs d’otages avaient été accueillis par le dictateur ougandais Idi Amin Dada.

M. Netanyahu a qualifié sa visite de "très émouvante" et assuré qu’elle symbolisait l’évolution des relations entre Israël et l’Afrique.

"Il y a 40 ans, ils ont atterri au beau milieu de la nuit dans un pays mené par un dictateur brutal qui a offert un refuge aux terroristes", a-t-il lancé. "Aujourd’hui, nous avons atterri en plein jour et avons été accueillis par un président qui combat le terrorisme".

– ‘Israël revient en Afrique’ –

Quelque 500 personnes, dont d’anciens soldats ayant participé à l’opération, ont assisté à cette cérémonie placée sous très haute sécurité. Des soldats israéliens ont notamment paradé avec en toile de fond un avion Lockheed C-130 Hercules, similaire à ceux utilisés en 1976.

"L’Afrique est un continent qui monte", a soutenu le Premier ministre: "Après de nombreuses décennies, je peux dire qu’Israël revient en Afrique et que l’Afrique revient en Israël".

Dans les années 1960, de nombreux pays africains avaient pris leurs distances avec Israël en raison des guerres de l’Etat hébreu avec ses voisins entre 1967 et 1973 et des liens unissant Tel-Aviv au régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Avant de quitter Israël lundi matin, M. Netanyahu avait qualifié cette tournée d’"historique", rappelant qu’il s’agissait de la première visite d’un Premier ministre israélien en Afrique subsaharienne "depuis des décennies".

En 2005, alors qu’il n’était pas à la tête du gouvernement, M. Netanyahu s’était déjà rendu en Ouganda et avait dévoilé une plaque à la mémoire de son frère.

– ‘Clarté et courage’ –

Pour cette tournée qui l’emmènera également au Kenya, au Rwanda puis en Ethiopie, M. Netanyahu est accompagné de 80 hommes d’affaires représentant une cinquantaine d’entreprises israéliennes. Mais plus qu’économique, la visite du Premier ministre israélien en Afrique revêt avant tout une dimension diplomatique.

Israël cherche à s’assurer du soutien des pays africains dans les institutions internationales, notamment aux Nations unies, où il fait l’objet de vives critiques liées à l’occupation des Territoires palestiniens ou à ses activités nucléaires.

Le président ougandais Yoweri Museveni a confirmé que ce point avait bien été abordé. Mais "cette partie de notre discussion est confidentielle", a-t-il déclaré.

Lundi soir, à l’issue du mini-sommet auquel ont pris part les chefs d’Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite, M. Netanyahu a estimé que son pays avait développé un savoir-faire dans la lutte contre le "terrorisme" qu’Israël était "prêt à partager avec les pays africains".

"J’ai appris de mon frère qu’il faut deux choses pour défaire les terroristes : la clarté et le courage", a affirmé M. Netanyahu. "Lorsque le terrorisme est défait à un endroit, il est affaibli partout. C’est pour cela qu’Entebbe (…) était une victoire pour toute l’humanité".

L’opération d’Entebbe a été "un tournant" pour Israël car le pays a alors appris à se défendre seul, a soutenu M. Netanyahu. "C’était certainement la mission de sauvetage la plus audacieuse de tous les temps".

Source AFP

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