Musée juif de Bruxelles: un policier français accable le complice présumé

« Un bon bandit, comme on dit dans le jargon »: un policier français a décrit jeudi « le rôle central » joué auprès de Mehdi Nemmouche par le délinquant marseillais Nacer Bendrer, accusé d’avoir fourni des armes au tueur présumé du Musée juif de Bruxelles en 2014.

Nacer Bendrer, 30 ans, déjà plusieurs fois condamné en France pour des vols et des violences volontaires, est jugé aux assises de Bruxelles aux côtés du jihadiste de 33 ans pour ce quadruple assassinat, commis le 24 mai 2014. Les deux Français encourent la réclusion à perpétuité.

Jeudi, au quatrième jour de l’exposé de l’enquête à la cour, un policier de la DGSI (sécurité intérieure française) ayant piloté le volet français des investigations s’est attardé sur la personnalité et le parcours de Nacer Bendrer, décrit comme "rompu aux codes de la criminalité".

Lors de son interpellation à Marseille (sud de la France) un matin de décembre 2014, ce dernier a, au pied de son lit, un pistolet Glock chargé, "directement utilisable", comme s’il voulait se protéger, a expliqué ce policier, Aymeric Philippon.

Confondu par la téléphonie, montrant de nombreux échanges avec Mehdi Nemmouche en avril 2014 –quand celui-ci est soupçonné être en pleins préparatifs–, Bendrer, placé en garde à vue, nie d’abord le connaître. Il assure que s’il s’est rendu à Bruxelles du 10 au 12 avril, c’est à la demande d’un ami carrossier pour récupérer une voiture.

"Ses mensonges sur ce déplacement, son stock d’armes chez lui, le fait qu’il soit au coeur de la +téléphonie de guerre+ utilisée par Mehdi Nemmouche (avec des changements incessants de cartes SIM et de numéros, ndlr) (…), cela nous convainc du rôle central de Nacer Bendrer", a affirmé M. Philippon.

Selon lui, le Marseillais a "vraisemblablement" fourni directement des armes à Nemmouche ou, au moins, fait office d’"intermédiaire".

Au procès ouvert ce mois-ci à Bruxelles, Bendrer a finalement reconnu être venu dans la capitale belge en avril 2014 à la demande de Nemmouche, ancien compagnon de détention dans le sud de la France. Ce dernier lui a alors demandé une Kalachnikov, a-t-il admis. Bendrer nie toutefois lui en avoir fourni une.

Très avare d’explications, Nacer Bendrer est "finalement un profil assez classique de délinquant averti", a souligné M. Philippon. Et d’enchaîner: "on n’est pas sur du petit délinquant (…), on est sur du bon bandit comme on dit dans le jargon policier".

Selon leurs gardiens de l’époque, les deux accusés se seraient radicalisés en prison.

En septembre 2018, Bendrer a été condamné en France à cinq ans de prison pour une tentative d’extorsion de fonds dans le milieu marseillais du narcobanditisme. Il a fait appel.

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