Mosquée Saint-Etienne: tags racistes et islamophobes
Plus de 600 personnes se sont rassemblées dimanche dans la Grande mosquée de Saint-Etienne pour condamner les inscriptions racistes peintes il y a une semaine sur les murs du lieu de culte
"Nous sommes rassemblés le coeur plein de tristesse mais rempli d’espoir et d’une confiance intacte dans les valeurs de la République", a déclaré le président du conseil français du culte musulman (CFCM) Mohamed Moussaoui, rendant "un grand hommage à l’esprit responsable de la communauté des Musulmans de France". "Elle affronte cette épreuve avec beaucoup de courage et de calme", a-t-il souligné.
Le CFCM "tient à rappeler que depuis le début de l’année 2010, cinq mosquées ont été profanées : Obernai le 13 février, Saint-Etienne le 8 février, Crépy-en-Valois le 31 janvier, Béziers le 17 janvier Strasbourg le 12 janvier", a-t-il indiqué, ajoutant que le CFCM n’a de cesse de "demander la mise en place d’une mission d’information sur la montée de l’islamophobie dans notre pays. Nous espérons que cette demande trouvera écho chez nos parlementaires".
"Nous nous adressons aussi à nos concitoyens, juifs, catholiques, protestants, pour unir nos forces contre ces plaies purulentes que sont l’antisémitisme, le racisme et l’islamophobie. Rien ne doit les justifier", a dit M. Moussaoui.
Le président du consistoire Rhône-Alpes Marcel Dreyfus et l’évêque de Saint-Etienne Dominique Lebrun sont venus témoigner de leur solidarité avec la communauté musulmane, soulignant "les relations excellentes au plus haut niveau" entre juifs, chrétiens et musulmans.
"La communauté juive est attristée et choquée de ce qui vient de se passer dans cette mosquée", a déclaré M. Dreyfus. "Aujourd’hui ces faits nous rassemblent", a renchéri Mgr Lebrun.
"C’est la troisième fois que la mosquée de Saint Etienne est victime d’actes racistes et islamophobes", a déploré le président du conseil régional du culte musulman, Azzedine Gaci.
"La justice fait son travail," s’est-il cependant réjoui, évoquant notamment la mise en place en juin par la cour d’appel de Lyon d’une cellule de veille sur les infractions à connotation anti-musulmane.