Mondial: Thierry Henry, le capitaine redevenu simple soldat

Capitaine et meilleur buteur des Bleus, premier joueur français à participer à quatre coupes du monde, Thierry Henry soulève pourtant plus de doutes qu’il n’apporte de certitudes avant le Mondial

Mondial: Thierry Henry, le capitaine redevenu simple soldat
De son attitude et de son rendement dépend certainement une grande partie du destin de l’équipe de France à la Coupe du monde en Afrique du Sud.

Raymond Domenech a toujours été un ardent défenseur de son attaquant, le plus fervent même lorsque, chaque année, il avançait son nom pour désigner son favori pour le Ballon d’Or.

A 32 ans et 51 buts en 120 sélections, Thierry Henry n’a jamais eu le Ballon d’Or et Raymond Domenech ne lui accorde plus sa bienveillance les yeux fermés.

"Il n’y a pas de titulaire indiscutable", a répliqué le sélectionneur à une question portant sur le statut de Thierry Henry au début de la préparation pour la Coupe du monde.

"Les 23 doivent accepter d’être parmi les 12 (remplaçants) et pas parmi les 11 (titulaires) et c’est l’objectif de faire comprendre à chacun que tout peut se passer, que rien n’est assuré, que c’est la même chose pour tout le monde", a-t-il insisté à l’entame du stage à Tignes.

COMME DESAILLY

Thierry Henry est le dernier représentant chez les Bleus des champions du monde de 1998. Le brassard de capitaine lui a été logiquement confié avec l’éviction progressive de Patrick Vieira.

Il pourrait pourtant débuter la Coupe du monde sur le banc des remplaçants, à l’image d’un Marcel Desailly, qui, en 2004, était officiellement le capitaine de l’équipe de France mais n’a quasiment pas joué de l’Euro.

Intraitable ou simplement fidèle à ses paroles, Raymond Domenech lui a préféré Nicolas Anelka à la pointe de l’attaque française au coup d’envoi des deux premiers matches amicaux des Bleus avant le Mondial contre le Costa Rica et la Tunisie.

Le sélectionneur ne fait qu’appliquer à Henry ce qu’il a toujours imposé aux autres: pour jouer en équipe de France, il faut jouer en club.

Le problème pour Thierry Henry est qu’il a très peu joué durant toute la deuxième partie de saison à Barcelone, son entraîneur Pep Guardiola lui préférant les jeunes pousses du centre de formation catalan.

"C’est vrai que de janvier à mai, ça a été compliqué mais il pensait déjà au Mondial, il se préparait. C’est ce qui lui a permis d’être là physiquement", a témoigné Eric Abidal, partenaire en Bleu comme au Barça.

"C’est un joueur cadre du groupe sur lequel on peut compter. (…) L’équipe de France, c’est une bouffée d’oxygène pour lui car il a passé cinq mois difficiles (…). Il reste au service de l’équipe. L’entraîneur fait des choix, parfois pas faciles à accepter, mais le groupe reste fort", a ajouté le défenseur.

Pendant deux ans, le meilleur buteur des Bleus a accepté de jouer sur le flanc gauche de l’attaque de l’équipe de France pour permettre à de plus jeunes que lui de s’installer en pointe. Le plus cruel pour Henry est de risquer une mise à l’écart au moment même où Raymond Domenech a mis en place une tactique qui pourrait lui convenir à merveille.

L’enfant des Ulis n’est pas du genre à se plaindre en public. Il ne devrait pas troubler l’unité du groupe par des considérations personnelles.

Toutefois, il n’a certainement pas dit son dernier mot et fera probablement tout pour retrouver une place de titulaire. Peut-être est-ce même le pari de Raymond Domenech.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite