"Si on veut lutter contre les trafiquants et les passeurs, il faut développer des emplois pour la population nigérienne et nous avons lancé les premiers projets, mais il y a nécessité de les élargir davantage puisqu’il faut offrir une perspective aux citoyens de la région (Agadez et nord du Niger) point de la passage des migrants vers la Libye et l’Europe", a-t-elle affirmé.
"Nous coopérons pour réduire la migration irrégulière où le Niger fait beaucoup d’efforts" et "nous l’avons assisté en équipement dans le cadre d’une nouvelle approche" impliquant "la France, l’Italie, l’Espagne et l’Union européenne", a-t-elle ajouté.
Selon le président nigérien Mahamadou Issoufou, le flux de migrants qui passent par le Niger "a fondu" en passant de 5.000 à 10.000 par an contre 150.000 par an avant les mesures, grâce "aux mesures légales" prises par les autorités.
La chancelière est aussi revenue sur la situation sécuritaire, refusant toutefois d’évoquer le sort de l’humanitaire allemand Joerg Lang enlevé en 2018 dans la région Tillabéri (ouest nigérien proche du Mali): "Je ne peux rien dire pour l’instant, par principe, puisque nous coopérons avec tous ceux qui peuvent nous aider et pour des raisons de sécurité, à chaque fois qu’il s’agit de libérer des otages, je ne me prononce pas en public".
"Nous oeuvrons ensemble sur la mise sur pied d’une force conjointe du G5 Sahel mais aussi pour renforcer des forces armées nigériennes et nous avions investi 30 millions (d’euros) au cours des dernières années", a-t-elle par ailleurs souligné. Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire coordonnée aux attaques jihadistes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant des frontières.
L’Allemagne a aussi construit une base militaire logistique qui sert d’"appui" à la Mission militaire onusienne (Minusma) qui combat les jihadistes au Mali voisin. La chancelière, qui a commencé sa tournée au Burkina, a visité les troupes allemandes au Mali à Gao avant d’arriver à Niamey.
"Nous allons également investir 10 millions d’euros dans les domaines de l’éducation et le secteur de l’eau" au Niger et "15 autres millions dans la santé", a avancé Mme Merkel.
Dans la matinée, la chancelière allemande avait rencontré des étudiants de l’université de Ouagadougou au lendemain d’un sommet du G5 Sahel dans la capitale burkinabè. Elle avait souligné l’importance qu’il n’y ait pas "de positions différentes en Europe" sur le dossier libyen.