En janvier 2008, Nicolas Sarkozy était déjà venu à Lille pour présenter le projet de Révision générale des politiques publiques (RGPP). Martine Aubry lui avait alors offert un vélo.
Quatre ans plus tard, l’ambiance n’est plus aux amabilités entre le chef de l’Etat et la patronne du PS, qui n’avait cette fois pas prévu de cadeau lors de l’"accueil républicain". "Je n’ai pas le coeur à ça, je pense qu’il n’a pas fait de cadeau à la France", a-t-elle expliqué à la presse. "Moi, en général, je ne fais que ce que je ressens".
Lors de ses voeux, le chef de l’Etat n’a pas manqué de faire allusion à la présence de la patronne du PS. "C’est très important que nos concitoyens sachent que nous sommes capables, ne serait-ce que quelques instants, de dominer nos différences pour manifester simplement que la République impose à l’opposition comme à la majorité de savoir se parler et se respecter", a-t-il souligné.
"Faites partager (votre avis, NDLR) à François Hollande quand il parle de moi", a rétorqué le président. Allusion transparente à l’expression "sale mec", employée par le candidat socialiste à la présidentielle alors qu’il parodiait Nicolas Sarkozy devant des journalistes.
"Mais je partage votre avis, d’ailleurs sur Accoyer", a avoué le chef de l’Etat à la maire de Lille.
"Faites-le partager, j’essaierai de le faire chez moi", a rétorqué Martine Aubry. "Mais je suis sûr que vous essaierez, j’en suis sûr", a répondu sèchement Nicolas Sarkozy.
Quelques minutes plus tard, la patronne du PS s’est payé le luxe de bloquer un bref instant le départ du président de la République, en s’attardant dans le passage pour répondre à la presse.
"Les fonctionnaires qui étaient là ont eu la surprise (…) d’apprendre qu’ils avaient été augmentés de 10% depuis que le président était là, alors que nous nous savons bien malheureusement que le point d’indice est bloqué ces deux dernières années", a-t-elle critiqué. "Quand on a augmenté la dette comme il l’a fait, c’est-à-dire lorsqu’on l’a doublée, on ne vient pas donner des leçons aux collectivité locales", a taclé la Première secrétaire du PS.
Marc-Philippe Daubresse, député du Nord et secrétaire général adjoint de l’UMP, est aussitôt venu à la rescousse. "On a l’habitude de sa mauvaise foi, de son intolérance et de son sectarisme, donc nous ne sommes pas déçus en ce début d’année", a-t-il lâché.