Fruit de l’accord tripartite de coopération sud-sud signé entre le Royaume du Maroc, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la République du Niger en novembre 2019, cette cellule entend également digitaliser la collecte et l’analyse de données agricoles, indique un communiqué conjoint du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, du ministère nigérien de l’Agriculture et de l’Elevage et de la FAO.
En dotant le Niger d’une telle cellule, le Maroc vient confirmer son ferme engagement à accompagner les pays du continent africain dans leur marche vers un développement agricole durable, souligne la même source, rappelant que le Royaume a mis à la disposition des pays africains, à travers le bureau de la Représentation de la FAO au Maroc, un fonds fiduciaire d’environ 1,2 million de dollars américain pour la période 2014-2020 en faveur d’un appui au développement de l’agriculture en Afrique et du renforcement des capacités, dans le cadre d’un Accord général en appui à la coopération Sud-Sud signé entre le Royaume du Maroc et la FAO le 23 avril 2014.
A partir de ce fond fiduciaire, poursuit le communiqué, cinq accords tripartites de coopération sud-sud ont été signés entre le Royaume du Maroc, la FAO et la république de Guinée, la République de Guinée Bissau, la République du Mali, le Royaume d’Eswatini et la République du Niger.
L’accord au profit du Niger était parti d’une volonté de partager des initiatives de développement endogènes qui ont pour objectif de contribuer à l’inclusion digitale du pays, souligne la même source.
Par ailleurs, le communiqué fait savoir qu’à ce jour, le projet a permis de créer au sein du ministère nigérien de l’Agriculture et de l’Elevage, une cellule transversale de géo-technologies et de digitalisation, équipée en matériel et en ressources humaines grâce à une sélection compétitive de 6 ingénieurs de la direction des statistiques et à leur affectation à la cellule.
Il a également permis de mettre l’accent sur le renforcement des capacités du staff de la cellule à travers un plan de formation intensif de 3 mois sur le traitement des images satellitaires, l’acquisition et les traitements des images prises par drones et les dispositifs d’enquêtes agricoles digitales, la cartographie des cultures par télédétection, la digitalisation des statistiques agricoles et de l’estimation des rendements.
Ce plan de formation a été réalisé en partenariat avec le Centre régional africain des sciences et technologies de l’espace (CRASTE-LF) à travers des sessions présentielles et écoles de terrain au Maroc et au Niger et des sessions de formation en e-learning, précise le communiqué.
S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage chargé des relations avec les institutions, Barkai Issouf, s’est dit réjoui des acquis du projet qui commencent d’ores et déjà à être palpables et concrets, se félicitant de la création de cette cellule qui va renforcer la mise en place d’un noyau d’experts formateurs en matière de géotechnologies et de digitalisation, et les doter d’une capacité technique de haut niveau pour accompagner la dynamique de modernisation du secteur.
Dans un discours prononcé au nom du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Loubna El Mansouri, professeure à la filière des sciences géomatiques à l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV Hassan II), a souligné, de son côté, que ce projet constitue un bel exemple de coopération sud-sud entre le Royaume du Maroc et la République du Niger, rappelant à cet égard que le Maroc a multiplié les initiatives et les actions pour promouvoir la coopération Sud-Sud et renforcer la dynamisation des économies partenaires et de leurs savoirs en redonnant toute son importance au secteur agricole.
Et d’ajouter que l’engagement fort du Royaume pour la coopération Sud- Sud dans les domaines agricole et alimentaire en Afrique prend sa source dans l’expérience accumulée depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV) en 2008 et récemment avec la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030.
Pour sa part, M. Attaher Maiga, représentant de la FAO au Niger, a salué la création de cette cellule qui confirme l’enjeu particulièrement important de la transformation digitale, dans un contexte d’accroissement imprévisible de la variabilité météorologique.
M. Maiga a affirmé, en outre, que les technologies de pointe, comme la télédétection satellitaire et drone, les plateformes géospatiales et les outils et dispositifs d’enquêtes digitales et leurs applications demeurent une opportunité pour l’agriculture d’aspirer à un nouveau palier de développement durable et inclusif et le projet de coopération entre le Royaume du Maroc, la FAO et la république du Niger, en est un parfait exemple.
Le directeur du CRASTE-LF affilié à l’ONU, Anas Emran, a qualifié, quant à lui, les activités de formation dispensées au profit du staff de la cellule de géomatique et de digitalisation comme l’une des missions principales attribuées au centre envers les pays membres comme le Niger.
« C’est aussi l’occasion pour faire bénéficier les cadres nigériens de l’expertise et des compétences du centre en matière de formation dans les domaines des technologies spatiales appliquées à l’agriculture et l’environnement », a t-il ajouté.
Ont pris également à la cérémonie de lancement de la cellule, un membre de la représentation diplomatique du Royaume du Maroc au Niger, la représentante de la FAO au Maroc, Florence Rolle (à distance), des responsables du ministère de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’information et de l’enseignement supérieur du Niger ainsi que les équipes du projet.
Et de préciser que lors d’un entretien tenu par visioconférence entre le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki et le secrétaire général du ministère de l’agriculture et de l’Elevage du Niger, Diamoitou Boukari, la veille de l’inauguration de la cellule, le Maroc a proposé de continuer à soutenir le projet jusqu’à la fin de l’année pour ainsi permettre d’accompagner la cellule de géomatique et de digitalisation à exécuter un premier travail concret sur la digitalisation des enquêtes agricoles qui seront exploitées lors du recensement agricole à venir prévu par le ministère de l’agriculture et de l’élevage au Niger.