"On va quitter la Syrie très vite", "vraiment très bientôt", a dit le président américain jeudi au cours d’un discours dans l’Ohio. "On va bientôt avoir repris 100% du califat, comme ils l’appellent", a-t-il ajouté en référence aux territoires occupés de 2014 à 2017 par le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.
Et selon le Wall Street Journal, M. Trump a ordonné de geler plus de 200 millions de dollars de fonds destinés à la reconstruction en Syrie, une information qui n’a pas été confirmée officiellement, mais qui n’a pas non plus été démentie.
Ces propos n’avaient d’ailleurs rien d’un lapsus ou d’une erreur, ont dit des responsables à l’AFP, soulignant que depuis plusieurs semaines, le président s’élevait contre l’idée que les Etats-Unis maintiennent un engagement à long ou même à moyen terme dans l’est de la Syrie, où ils ont déployé quelque 2.000 soldats, dans le cadre de la lutte internationale contre l’EI.
Pourtant un retrait des Etats-Unis de Syrie irait à l’encontre de la stratégie de "stabilisation" des territoires libérés jusqu’à la négociation sous l’égide de l’ONU d’un règlement négocié de la guerre civile syrienne, stratégie soutenue par les Européens.
Surpris par les déclarations de Donald Trump, des diplomates européens estiment d’ailleurs que les Occidentaux ne peuvent pas partir tant que l’EI n’est pas complètement détruit et qu’une solution politique n’est pas mise en oeuvre.
Un départ précipité serait aussi contraire aux efforts menés depuis plusieurs semaines par le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, pour convaincre la Turquie d’abandonner son offensive dans le nord de la Syrie contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), classée "terroriste" par Ankara mais allié précieux de Washington dans la lutte contre l’EI.