Mahmoud Abbas: aucun Palestinien ne peut accepter un Etat Palestinien sans Jérusalem
Aucun Palestinien ne peut accepter un Etat indépendant sans Jérusalem pour capitale, a déclaré mardi soir le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas en réponse au plan de paix pour le Moyen-Orient du président américain Donald Trump.
« Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem », comme capitale d’un Etat palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l’étendue, selon lui, du refus palestinien de voir Jérusalem devenir la capitale « indivisible » d’Israël comme l’a proposé le président américain.
Le président américain Donald Trump a dévoilé mardi son plan de paix pour le Proche-Orient fondé sur une solution à « deux Etats » dans lequel il accorde à Israël nombre de garanties parmi lesquelles la souveraineté sur la vallée du Jourdain.
Jérusalem restera « la capitale indivisible d’Israël », a-t-il par ailleurs assuré, en proposant de créer une capitale de l’Etat palestinien cantonnée dans des faubourgs de Jérusalem-Est.
Le futur Etat palestinien ne verrait le jour que sous plusieurs « conditions », dont « le rejet clair du terrorisme », a souligné Donald Trump, qui a ensuite tweeté une carte des deux Etats envisagés, avec en particulier un tunnel reliant la Cisjordanie à la Bande de Gaza.
Ce plan ne « passera pas », a vite réagi le président palestinien Mahmoud Abbas.
« Ma vision présente (…) une solution réaliste à deux Etats », avait auparavant lancé M. Trump, évoquant un projet « gagnant-gagnant » pour Israéliens et Palestiniens mais donnant des garanties inédites à son ami Benjamin Netanyahu. Celui-ci a salué avec force « une journée historique ».
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, a aussi rejeté la proposition américaine.
Parmi les nombreux points sensibles de ce plan, figure l’octroi à Israël de la souveraineté sur la vallée du Jourdain. Cette vaste zone stratégique de la Cisjordanie occupée est « vitale » pour Israël, a martelé M. Netanyahu qui a annoncé que l’Etat hébreu allait « appliquer sa souveraineté ».
Quelques minutes plus tard, l’ambassadeur des Etats-Unis David Friedman s’est fait encore plus explicite, affirmant que l’Etat hébreu pouvait annexer ses colonies « sans attendre ».
Pour Robert Malley, ancien conseiller de Barack Obama et président de l’International Crisis Group, le message adressé aux Palestiniens est clair et sans nuances: « Vous avez perdu, il va falloir vous y habituer ».
Pour l’ancien ambassadeur de la France à l’ONU, Gérard Araud, ce projet « est le plus pro-Israélien jamais imaginé à Washington ».
« L’administration américaine ne parle plus aux Palestiniens depuis deux ans, il est donc probable que les Palestiniens vont refuser ce plan », a souligné le diplomate sur Europe 1.