Macron répond à Fillon : « Il se calfeutre avec son clan »
Accusé de « supercherie » et de « populisme mondain » par le candidat de la droite, François Fillon, son rival d’En marche a contre-attaqué lors de son meeting à Marseille.
"Il ne peut plus aller à la rencontre des Français, il ne peut plus, alors il se calfeutre avec son clan", a lancé pour sa part Emmanuel Macron, devant 5 000 à 6 000 personnes au parc Chanot selon les organisateurs. "C’est devenu un clan, qui joue sur la revanche. C’est un clan aux pratiques inacceptables qui, hier [vendredi, ndlr], a fait siffler un gaulliste", a-t-il déclaré. Une référence à Christian Estrosi, copieusement hué lors du meeting à Toulon de François Fillon, dont des partisans ne lui ont pas pardonné d’avoir demandé le retrait de leur candidat empêtré dans ses affaires judiciaires. "C’est pour ça que j’ai décidé de manière républicaine de rendre visite" au président de la région Paca, a justifié Emmanuel Macron. À Toulon, "ils ont montré le masque de la haine et de l’indignité. Ce n’est pas le visage que je veux pour la France", a poursuivi le candidat.
"Honte à eux !"
"Il y a eu peu de moments où le nom de ce parti [Les Républicains, ndlr] a été si immérité par celui qui en porte les couleurs", a-t-il encore attaqué. "Ils ont décidé de tourner le dos à la République pour embrasser Sens commun [une émanation politique de la Manif pour tous au sens de LR]. Eh bien, honte à eux !", a accusé Emmanuel Macron. "Qu’ils suivent cette route poursuivant le Front national. Nous, nous sommes là et nous allons gagner !", a-t-il lancé sous des vivats. Quelques minutes plus tard, l’ex-ministre de l’Économie s’en est de nouveau pris à François Fillon, "Premier ministre collaborateur et qui maintenant dirait : Ce n’était pas mon quinquennat" entre 2007 et 2012. "Les héritiers du million de chômeurs, du 600 milliards de dettes, ce sont eux, pas nous !", a-t-il lancé, en référence au bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy lors duquel François Fillon était Premier ministre.
"Ce sont les mêmes qui ont dit la France est en faillite et l’ont rendue plus endettée", a-t-il encore attaqué dans une allusion à la formule de François Fillon en 2007. S’il a désigné le Front national et Marine Le Pen comme ses "ennemis principaux", le candidat d’En marche ! a multiplié les charges contre François Fillon, notamment en matière militaire. "Les militaires n’ont pas oublié le Premier ministre qui a supprimé 54 000 emplois, ils n’ont pas oublié le Premier ministre qui a créé la grande réforme de leurs fiches de paye qui a fait tant d’impayés, l’absence de vision, les conflits perdus et les égarements en Libye. Si c’est ça être un spécialiste de la chose militaire, pas pour moi !", a-t-il lancé.