Depuis des jours, les rumeurs sur un remaniement imminent vont bon train sur le départ d’Elisabeth Borne de Matignon, alors que les indicateurs pointent le ministre de l’Education Gabriel Attal comme le grand favori pour succéder à la cheffe du gouvernement français.
Elisabeth Borne, qui s’est entretenue lundi après-midi à l’Elysée avec le président Emmanuel Macron, n’a pas fait de déclaration, ni les conseillers du chef de l’Etat n’ont précisé la portée de cet entretien.
Les chances d’Elisabeth Borne de se maintenir à Matignon semblaient fragiles depuis plusieurs semaines, plus encore après l’adoption de la loi « immigration », qui a fracturé le camp présidentiel, provoquant la démission du ministre de la santé Aurélien Rousseau.
Le changement de Premier ministre, et le remaniement gouvernemental qui devrait suivre, visent notamment à redonner du souffle au second quinquennat d’Emmanuel Macron, marqué par une absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Si Gabriel Attal devenait chef du gouvernement, ce serait le plus jeune à ce poste de l’histoire de la République française, et aussi le premier ouvertement homosexuel.
Personnalité la plus populaire du gouvernement et du camp présidentiel pour un Français sur deux, M. Attal était ministre de l’Education nationale depuis juillet 2023, après avoir été ministre chargé des Comptes publics.
Venu du Parti socialiste, il fut lors du premier quinquennat Macron secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse (2018-2020), puis porte-parole du gouvernement (2020-2022).
Le remaniement qui devrait suivre sa probable nomination intervient alors que le deuxième quinquennat Macron est englué dans les difficultés.
Elu à deux reprises pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, le président français est actuellement confronté à la progression de celle-ci.
Le Rassemblement national (RN) est donné en tête des sondages pour les élections européennes de juin prochain, après que Marine Le Pen, la cheffe de file des députés RN, est arrivée deuxième des deux dernières élections présidentielles (2017 et 2022) derrière M. Macron, qui lui ne pourra pas se représenter en 2027.
Mais dans l’opposition de gauche, certains doutent que le remaniement change la politique actuelle ou la pratique du pouvoir du président. « Le Premier ministre, ce sera Emmanuel Macron », a ironisé sur la chaîne de télévision France 2 le député européen Raphaël Glucksmann, en critiquant la « dérive personnelle du pouvoir ».