Lors d’une conférence de presse à Skhirat près de Rabat, au Maroc, où se tient une nouvelle session de négociations, M. Leon a émis l’espoir que les discussions sur la formation d’un gouvernement d’union et la finalisation des annexes de l’accord de paix "seraient achevées dans les deux semaines".
Mais pour ce faire, il a appelé l’une des principales factions dans le conflit, le Congrès général national (CGN), le Parlement non reconnu par la communauté internationale et siégeant à Tripoli, à rejoindre le dialogue la semaine prochaine au Maroc.
Près de quatre ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos avec deux Parlements -et deux gouvernements- rivaux, le CGN sous la coupe de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle Tripoli, et l’autre siégeant à Tobrouk (est) et reconnu par la communauté internationale.
Pour M. Leon, "il faut accélérer les négociations" car la situation se détériore en Libye avec "la crise de l’immigration qui provoque un grand nombre de morts", et la poursuite des violences meurtrières dans plusieurs villes avec la montée en puissance du groupe jihadiste Etat islamique.
"Le message fort que nous leur adressons est le suivant: Il faut finir les négociations, et il faut le faire maintenant", a-t-il dit à l’adresse des protagonistes libyens.
Sur les 1.770 km de côtes libyennes, les départs de migrants n’ont cessé de s’intensifier, les rivalités politiques facilitant le travail des passeurs.
M. Leon a ajouté que les protagonistes se pencheraient "la semaine prochaine" sur les noms des ministres appelés à faire partie du gouvernement d’union nationale, première étape en vue de mettre le pays sur la voie de la réconciliation.
La nouvelle session de négociations a commencé jeudi soir à Skhirat en présence d’une délégation du Parlement de Tobrouk, de membres de la société civile, d’indépendants et de députés.
Les discussions ont porté "sur le mécanisme qui sera adopté lors de l’examen des noms des (ministres). Nous suivrons la mécanisme utilisé par l’Union européenne qui permet à tous de participer à cet examen", a ajouté M. Leon.
Il a expliqué l’absence du CGN par la démission du chef de la délégation et d’un conseiller et par les efforts de l’institution pour "reconstituer sa délégation".
Le CGN, réclamant des modifications, avait refusé de ratifier un accord "de paix et de réconciliation" conclu le 11 juillet après des mois de négociations sous l’égide de l’ONU.