Les principales branches d’Al-Qaïda à travers le monde

Le réseau jihadiste sunnite Al-Qaïda a essaimé depuis sa création en 1988.

Même si la principale menace terroriste vient désormais du groupe Etat islamique (EI), les groupes affiliés à Al-Qaïda "ont montré leur résilience" malgré les coups portés à leur direction en Afghanistan et au Pakistan par Washington et ses alliés, selon le renseignement américain.

– Le Front Al-Nosra en Syrie –

Le Front Al-Nosra, apparu en janvier 2012 – dix mois après le début de la révolte -, est le plus important groupe jihadiste en Syrie après l’EI.

Al-Nosra s’oppsoe violemment à l’Etat islamique d’Irak (branche irakienne d’Al-Qaïda qui deviendra l’EI), après l’adoubement du Front fin 2013 comme l’unique branche d’Al-Qaïda en Syrie.

Dirigé par Abou Mohammad al-Joulani et présent surtout dans les provinces d’Idleb (nord-ouest) et d’Alep (nord), il compte 7 à 8.000 combattants selon le spécialiste Thomas Pierret. Il n’est pas concerné par la trêve observée depuis le 27 février entre régime et rebelles.

– Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)-

Venu du mouvement islamiste armé algérien, Aqmi (nom pris en 2007 par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat) a su attirer ces dernières années des combattants venus de tous les pays de la région. Il renouvelle en 2014 son allégeance à Al-Qaïda.

Auteur d’attaques et enlèvements d’Occidentaux, il crée en mars-avril 2012 un sanctuaire dans le nord du Mali puis se replie dans le sud libyen après l’intervention franco-africaine de janvier 2013.

C’est l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, officiellement réintégré dans Aqmi en 2015, qui revendique l’attaque spectaculaire d’un site gazier algérien près d’In Amenas (40 morts le 16 janvier 2013 et 29 assaillants tués).

Dirigé par l’Algérien Abdelmalek Droukdel avec quelques centaines de combattants, Aqmi est actif au Maghreb (Algérie, Tunisie), au Sahel (Mauritanie, Niger, Mali où il revendique l’attaque de l’hôtel Radisson à Bamako qui fait 20 morts le 20 novembre 2015) et a récemment frappé en Côte d’Ivoire (19 morts le 13 mars à Grand-Bassam) et au Burkina Faso (30 morts le 15 janvier à Ouagadougou).

– Les shebab somaliens –

Issus des Tribunaux islamiques, les shebab (jeunes en arabe), à la tête de l’insurrection armée en Somalie plongée dans le chaos depuis 1991, réaffirment en 2014 leur allégeance à Al-Qaïda.

Ils montrent un net regain d’activité depuis début 2016. Estimés entre 5.000 et 9.000 hommes, leur chef Ahmed Umar Abou Oubaïda a succédé à Ahmed Abdi Godane tué en septembre 2014 par une frappe américaine.

Ils contrôlent un temps la quasi-totalité du centre et du sud avant d’être chassés de Mogadiscio en août 2011 par l’Amisom (Force de l’Union africaine déployée en 2007). Ils mènent opérations de guérilla et attentats suicides jusque dans la capitale (82 morts le 4 octobre 2011 dans l’attaque d’un complexe ministériel).

Ils attaquent aussi les pays voisins impliqués militairement en Somalie, surtout le Kenya (148 morts le 2 avril 2015 à l’Université de Garissa, 67 morts en quatre jours de siège en septembre 2013 au centre commercial Westgate de Nairobi).

– Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) –

La fusion en janvier 2009 des branches yéménite et saoudienne d’Al-Qaïda donne naissance à Aqpa, actif surtout au Yémen.

Al-Qaïda s’y est illustré en tuant 17 soldats américains sur le destroyer USS Cole le 12 octobre 2000. Aqpa profite ensuite de l’affaiblissement du pouvoir central en 2011 puis de la guerre civile.

Il revendique des attaques à l’étranger, contre l’hebdomadaire Charlie-Hebdo à Paris (12 morts le 7 janvier 2015) ou l’attentat manqué contre un avion de ligne américain à Detroit à Noël 2009.

Les drones américains déciment ses responsables, tuant en 2011 l’imam Anouar al-Aulaqi et mi-juin 2015 Nasser al-Wahishi, chef d’Aqpa et N°2 mondial d’Al-Qaïda.

– Al-Qaïda dans le sous-continent indien (Aqsi) –

Al-Qaïda annonce le 3 septembre 2014 la création d’Al-Qaïda dans le sous-continent indien (Aqsi ou Aqis selon l’acronyme anglais), couvrant Afghanistan et Pakistan – son berceau historique -, Inde, Bangladesh et Birmanie.

Ses combattants actifs dans la zone sont évalués à 500 ou 600 mais ils sont liés à des groupes comptant des milliers de combattants comme les talibans afghans et le Jamaat ul-Ahrar au sein des talibans pakistanais, selon l’expert Amir Rana.

Ansar al-Islam, une branche bangladaise d’Al-Qaïda, revendique l’assassinat le 25 avril de deux militants des droits des homosexuels à Dacca.

L’Aqsi revendique en 2015 plusieurs assassinats de blogueurs et éditeurs libre-penseurs au Bangladesh.

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