Les Italiens appelés dimanche aux urnes pour des élections à plusieurs inconnues

Plus de 50 millions d’Italiens devront élire dimanche leurs députés et sénateurs, avec un paysage politique morcelé et un système électoral complexe qui laissent envisager plusieurs scénarios possibles.

L’annonce faite jeudi par le chef de file de Forza Italia, Silvio Berlusconi, au sujet de la candidature d’Antonio Tajani, actuel président du Parlement européen, au poste de Premier ministre, aura à peine contribué à clarifier les choses. En fait, les inconnues entourant le scrutin du 4 mars sont nombreuses.

Les analystes se demandent, d’abord, s’il y aura un vainqueur dimanche soir bien que la coalition de droite dirigée par l’ancien chef de l’exécutif reste en tête des intentions de votes avec 35 % à 38 % des voix.

Toutefois, le très complexe mode de scrutin (mélange de scrutin uninominal et de proportionnelle), adopté en octobre 2017, n’attribue guère la majorité absolue à la coalition qui regroupe les partis Forza Italia, la Ligue du Nord de Matteo Salvini et Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni.

Les dirigeants de l’alliance tentent de présenter l’image d’un camp resserré autour d’un projet commun, mais, de l’avis des observateurs, il est difficile de cacher l’ampleur des désaccords régnant entre eux.

"Nous espérons arriver à atteindre la majorité, que ce soit à la Chambre ou au Sénat, pour former un gouvernement solide dont le pays a besoin", a déclaré M. Berlusconi, en affirmant que "du moment que nous serons majoritaires, nous vous garantirons que notre loyauté sera absolue".

Autant dire que le Parti démocrate (PD, au pouvoir) n’a pas perdu espoir de rester aux affaires, par le biais d’une large coalition avec la droite modérée, voire d’un cabinet d’union nationale en cas d’absence d’une majorité claire dimanche soir.

Cette formation menée par l’ex-président du Conseil démissionnaire, Matteo Renzi, qui avait été à l’origine de l’adoption d’une loi électorale plutôt à l’avantage de la droite, sans parvenir à empêcher le développement sur sa gauche des listes Libres et égaux, dirigées par le président du Sénat, Pietro Grasso.

Le nouveau mode de scrutin a été justement conçu pour barrer la route avant tout au Mouvement 5 étoiles (M5S) qui devrait arriver en tête des élections de dimanche. Reste que la côte de popularité de ce parti protestataire, dont le chef est le jeune Luigi Di Maio, demeure l’une des principales inconnues du scrutin. Dans certains sondages, il devrait rafler 30 % des voix.

Si aucun parti n’obtient la majorité, le président Sergio Mattarella pourrait décider d’installer un gouvernement technocratique, essayer de former une coalition entre la droite et le centre-gauche ou organiser de nouvelles élections.

Les candidats de droite et de centre-gauche ont exclu la possibilité d’une grande coalition, comme en Allemagne, à cause des dissensions sur la politique migratoire ou la fiscalité.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite