Les effectifs français en Centrafrique sont insuffisants, selon Gérard Longuet

Le nombre de soldats français déployés en Centrafrique depuis début décembre dans le cadre de l’opération Sangaris est insuffisant pour rétablir la sécurité dans le pays, a estimé vendredi l’ancien ministre UMP de la Défense Gérard Longuet.

La tension reste vive en Centrafrique trois semaines après l’arrivée de quelque 1.600 soldats français dans ce pays plongé dans le chaos depuis la prise de pouvoir en mars des rebelles de la Séléka, à majorité musulmane.

La force Sangaris, qui agit aux côtés de la force africaine Misca qui compte quelque 4.000 hommes, peine à mettre un terme aux violences intercommunautaires qui ont une nouvelle fois embrasé la capitale mercredi.

En conseil des ministres lundi, le chef de l’Etat François Hollande a rappelé que la présence des troupes françaises était "limitée dans le temps et dans l’ampleur". La fin de l’intervention militaire française, initialement prévue pour durer six mois, n’est plus évoquée avec précision.

"Le président de la République a eu à la fois raison d’impliquer la France dans ce qui était la chronique d’un massacre annoncé et il a eu parfaitement tort de dire que l’on pouvait faire ça rapidement avec des effectifs limités", a déclaré Gérard Longuet sur RTL.

"Les effectifs sont insuffisants et surtout la question de la date ne doit jamais être évoquée", a-t-il ajouté. "Quand vous dites à votre adversaire (…) ‘on est là mais on va partir’,que fait-il? Il attend tranquillement que vous partiez."

L’ancien ministre de la Défense se montre également réservé sur l’envoi de casques bleus en Centrafrique, une option prônée par l’archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalainga et le président de la communauté islamique de la République centrafricaine, l’imam Omar Kobone Layama, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de vendredi.

"Si on envoyait des casques bleus qui aient une culture de l’impartialité (…), ce serait formidable, malheureusement il n’y a pas beaucoup de réservoir dans la matière", a-t-il dit."Avant d’être des soldats des Nations unies, ce sont des soldats qui ont des histoires, en particulier les Tchadiens."

Des soldats tchadiens de la force Misca ont été ces derniers jours impliqués dans des incidents, notamment des tirs contre des soldats burundais. Les militaires tchadiens sont accusés parune partie de la population centrafricaine de soutenir les combattants de la Séléka, auteurs d’une série d’exactions depuisle mois de mars.

"Il faudrait que les Nations unies acceptent l’idée que sur certains territoires il vaut mieux des unités qui soient complètement indépendantes des réalités locales", a dit Gérard Longuet.

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