Les Chypriotes turcs votent pour des élections législatives anticipées

Les Chypriotes turcs votent dimanche pour élire les 50 membres de l’Assemblée, des législatives anticipées qui se tiennent après l’échec l’an passé des dernières négociations en date pour une réunification de l’île de Chypre divisée.

Chypre, qui compte un million d’habitants, est coupée en deux depuis l’invasion en 1974 de la partie nord de l’île par l’armée turque en réaction à un putsch visant à rattacher le pays à la Grèce.

Cette île de Méditerranée est partagée entre la République de Chypre, dont l’autorité ne s’exerce que sur la partie sud de l’île peuplée de Chypriotes grecs, et la République turque de Chypre du Nord (RTCN) –reconnue uniquement par Ankara– qui occupe 38% du territoire avec ses quelque 300.000 habitants.

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Le scrutin de dimanche précède l’élection présidentielle prévue fin janvier en République de Chypre, alors que le processus de paix est en suspens depuis l’échec il y a six mois des dernières négociations parrainées par l’ONU, achoppant notamment sur un retrait des 45.000 soldats turcs de l’île.

La RTCN est actuellement gouvernée par une coalition du Parti de l’unité nationale (UBP, droite nationaliste) et du Parti démocratique (DP, conservateur).

Selon des experts, le DP de Serdar Denktash — fils de l’ancien dirigeant nationaliste et fondateur de la RTCN Rauf Denktash — pourrait tomber sous le seuil des 5% en raison de disputes internes.

L’UBP et le Parti turc républicain (CTP, gauche), favorable à un règlement avec les Chypriotes grecs, sont les principaux protagonistes du scrutin, suivis par le Parti du peuple (HP) de Kudret Ozersay — un ancien négociateur du processus de paix.

Il est très probable, estiment les experts, que les élections aboutissent à la formation d’un gouvernement de coalition, aucun des partis n’étant assuré d’une majorité absolue des 50 sièges de la Chambre.

Le Parti de la démocratie communale (TDP, gauche) du dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci — perçu comme étant fortement favorable à un règlement — et un tout nouveau parti d’extrême-droite, le Parti de la renaissance (YDP), fondé par des personnes d’origine turque, participent également aux élections.

Mais, à la différence des précédents scrutins, la question chypriote n’a pas était un enjeu de la campagne électorale qui s’est plutôt centrée sur des sujets de la vie quotidienne et les problèmes économiques, les Chypriotes turcs étant largement dépendants de la Turquie.

Un gouvernement favorable à un règlement de la question chypriote pourrait néanmoins donner à M. Akinci une plus grande marge de manoeuvre pour de nouvelles négociations avec les Chypriotes grecs.

La République de Chypre se prépare elle pour l’élection présidentielle du 28 janvier, que le président actuel, Nicos Anastasiades (conservateur) devrait remporter.

M. Anastasiades a centré sa campagne sur les efforts en vue d’une réunification de l’île, promettant d’oeuvrer pour une reprise des discussions de paix, en dépit de l’échec de deux intenses années de négociations. (afp)

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