Les Américains votent, le monde attend inquiet

Les Américains éliront-ils mardi leur première femme présidente ou un populiste néophyte ? L’heure du choix entre Hillary Clinton et Donald Trump a sonné, et le monde inquiet attend.

Mme Clinton, 69 ans, en tête dans les sondages, espère entrer dans l’histoire comme la première femme présidente des Etats-Unis, après 44 présidents depuis George Washington en 1789.

La démocrate a fini son dernier meeting en appelant tôt mardi matin les électeurs à choisir sa vision d’une "Amérique pleine d’espérance, accueillante et généreuse", à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote.

Les Américains pourront voter à partir de 06H00 sur la côte est des Etats-Unis (11H00 GMT). Le nom du vainqueur ne devrait pas être connu avant 22H00 sur la côte est (03H00 GMT mercredi).

Hillary Clinton entend diriger dans la continuité du président démocrate Barack Obama, et a appelé au rassemblement, au delà des partis, dans les dernières heures de sa campagne.

Le républicain populiste Donald Trump, 70 ans, drapé dans la cape de l’outsider, espère lui créer la surprise d’un "Brexit puissance trois", référence au vote surprise des Britanniques pour sortir de l’Union européenne.

Achevant sa campagne un peu après 01H00 (06H00 GMT), il a promis de rassembler le pays derrière des frontières sûres et de faire de "l’Amérique la priorité".

– Rassemblement –

"Je veux être la présidente de tous les Américains, démocrates, républicains, indépendants", a aussi déclaré Mme Clinton, se disant persuadée que le meilleur restait à venir pour les Etats-Unis, "si nous choisissons une Amérique généreuse, qui inclut tout le monde".

Hillary Clinton s’adresse à la foule lors d’un meeting de campagne, à Morrisville (Caroline du nord), le 7 novembre 2016 © Brendan Smialowski AFP
Hillary Clinton s’adresse à la foule lors d’un meeting de campagne, à Morrisville (Caroline du nord), le 7 novembre 2016 © Brendan Smialowski AFP

Un immense concert avec Bruce Springsteen a marqué à Philadelphie, ville de la déclaration d’indépendance, la fin de sa campagne lundi soir, devant quelque 40.000 personnes. Le président Barack Obama était là, avec sa femme Michelle, l’ancien président Bill Clinton et sa fille Chelsea.

"Vous avez une personne exceptionnelle pour qui voter, en la personne d’Hillary Clinton", a déclaré le président américain.

Des milliers de personnes ont encore assisté à son tout dernier meeting à Raleigh en Caroline du Nord, avec Lady Gaga.

M. Trump a fini lui sans stars ni paillettes dont il n’avait selon lui pas besoin.

Il n’a compté lundi soir que sur ses quatre enfants adultes, dans son avant-dernier meeting, sur son colisitier Mike Pence, et sur le rocker conservateur Ted Nugent venu chauffer la salle pour son ultime rassemblement.

Grand pourfendeur de l’élite politique qui a selon lui "saigné le pays à blanc", ce milliardaire new-yorkais imprévisible et brouillon, qui n’a jamais occupé le moindre mandat électif, s’est présenté comme l’homme du changement contre la corruption supposée des élites, et comme la voix des oubliés, auxquels il a promis de "rendre à l’Amérique sa grandeur".

"Mon contrat avec l’électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et reprendre notre pays aux groupes de pression", a-t-il répété dans ses derniers meetings, promettant aussi de faire revenir les emplois partis à l’étranger, un thème constant de sa campagne.

– Incivilité –

La campagne a été longue et pénible. Elle a atteint des niveaux d’incivilité et d’insultes jamais vus auparavant, ce que Mme Clinton a dit regretter lundi.

82% des Américains s’en sont dits dégoûtés dans un récent sondage.

Et à l’étranger, la campagne présidentielle de la première puissance mondiale a été parfois suivie avec sidération et inquiétude.

Les deux candidats n’auraient pas pu être plus différents : d’un côté Hillary Clinton, figure politique depuis 25 ans, que la moitié des Américains n’aiment pas, doutant de son honnêteté. Mariée à l’ancien président Bill Clinton (1993-2001), elle a été tour à tour Première dame, sénatrice de New York, secrétaire d’Etat de Barack Obama. Hyper-disciplinée, elle connaît ses dossiers sur le bout des doigts. Mais sa personnalité suscite peu d’enthousiasme.

Encore plus impopulaire (62%), Donald Trump, milliardaire ancien animateur star d’une émission de télé-réalité, "The Apprentice", volontiers brutal, a capitalisé sur la colère et les frustrations d’une classe moyenne blanche inquiète d’un monde qui change.

Dans ses meetings, les foules enthousiastes scandaient ses idées clés : "construire le mur" avec la frontière avec le Mexique pour stopper l’immigration illégale. "Curer le marigot" de la corruption à Washington.

Source AFP

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