"C’est une tradition diplomatique, et je pourrais vous en citer plein, des Légions d’honneur qui ont été données…", a déclaré le chef de la diplomatie française à la radio France Inter. "Il n’y avait rien de solennel" dans la remise de cette décoration par le président François Hollande à Mohammed ben Nayef, a-t-il ajouté, disant toutefois "comprendre" les réactions négatives.
Cette décoration a suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, alors que depuis le début de l’année le régime saoudien a procédé à 70 exécutions, la dernière ayant eu lieu dimanche avec la décapitation d’un Saoudien condamné à mort pour meurtre.
La remise de la Légion d’honneur au responsable saoudien, également ministre de l’Intérieur, s’est déroulée vendredi au Palais de l’Elysée mais la présidence française ne l’a rendue publique que dimanche. Entre-temps, l’Agence de presse saoudienne SPA avait rendu compte de la visite du prince héritier, signalant qu’elle avait été l’occasion de cette décoration.
Avec l’Arabie saoudite, "nous discutons de la paix en Syrie, et l’Arabie saoudite a un rôle à jouer. Et d’ailleurs, concernant la reprise des négociations (inter-syriennes), sa position, c’est d’encourager la reprise des négociations, que le cessez-le-feu soit totalement respecté et que l’aide humanitaire arrive, et c’est les encouragements qu’elle donne à l’opposition", a ajouté M. Ayrault.
La France entretient des relations très suivies avec l’Arabie saoudite, allié important en Syrie dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) et avec Paris a conclu d’importants contrats d’armement.
En 2015, 153 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels, un niveau inégalé depuis 20 ans dans ce royaume ultra-conservateur régi par une interprétation rigoriste de la loi islamique.