"Nous devons faire quelque chose d’autre que de demander à l’un des deux chefs de partir", a estimé le président Zuma lors d’une conférence de presse, exprimant son regret de voir tous les efforts déployés échouer. Selon Zuma, les deux candidats ont lancé de "sérieuses accusations" concernant des irrégularités de vote au cours de la présidentielle du 28 novembre dernier. "Nous devons trouvé un moyen de vérifier les faits et, en fonction des résultats, de pouvoir avancer", a-t-il ajouté.
Le prochain sommet de l’Union africaine (qui s’ouvre le 30 janvier à Addis Abeba, en Ethiopie) devrait étudier la question, a-t-il encore déclaré.
L’Afrique du Sud avait auparavant appelé le président sortant de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, à respecter la position de l’Union africaine (UA) qui l’a appelé à se retirer du pouvoir au profit de son rival Alassane Ouattara. Au second tour de la présidentielle, M. Ouattara a été déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante avec 54,1 % des suffrages mais le Conseil constitutionnel, acquis à M. Gbagbo, a invalidé ces résultats et l’a proclamé président avec 51,45 %. Depuis, les deux hommes ont prêté serment comme président et constitué leur gouvernement. La montée des tensions fait redouter une confrontation violente.
L’ancien président sud-africain,Thabo Mbeki, avait été dépêché en début de semaine par l’Union africaine pour tenter de trouver une sortie de crise pacifique mais sa visite n’a pas débouché sur un résultat concret. Le Premier ministre kényan Raila Odinga, nouveau médiateur de l’UA, a plaidé vendredi à Nairobi en faveur d’un isolement diplomatique et de sanctions financières accrues pour contraindre le président sortant Laurent Gbagbo au départ. M. Odinga avait une nouvelle fois quitté Abidjan mercredi matin sur un constat d’échec, avant d’être "récusé" par le camp de M. Gbagbo, qui refuse toujours de céder le pouvoir.