Le président tunisien: l’année 2012 serait celle de l’UMA

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Le président tunisien Moncef Marzouki a quitté lundi Alger après une visite officielle de deux jours axée sur la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA), selon l’agence de presse algérienne APS.

L’Algérie constituait la dernière étape d’une tournée régionale consacrée à la relance de l’UMA.

Les présidents Abdelaziz Bouteflika et Marzouki avaient eu lundi un entretien en tête à tête, élargis par la suite aux membres des deux délégations, tout comme dimanche peu après l’arrivée du chef d’Etat tunisien pour la dernière étape de sa tournée maghrébine de six jours.

Le voyage de M. Marzouki au Maghreb, quelque sept semaines après son élection à la présidence de la Tunisie, était axé sur le renforcement des liens et la relance de l’UMA en panne depuis 1994, cinq ans après sa création.

Dans une conférence de presse dimanche soir, M. Marzouki avait réitéré qu’il fallait "contourner" le problème du Sahra et affirmé que l’année 2012 serait celle de l’UMA avec l’annonce de la tenue d’un sommet, "probablement" en Tunisie.

La presse algérienne a raillé les ambitions maghrébins du président tunisien. Dans les commentaires virulents, certains grands journaux francophones algérois, El Watan et Liberté, ne se sont privés de se gausser des « visées » maghrébines de la « petite » Tunisie.

Dans son édito du jeudi 10 février au titre « le contraste tunisien », El Watan écrit : « Le «costume» de leader maghrébin que Moncef Marzouki veut à tout prix enfiler peut paraître un peu trop grand pour lui ».

« En se posant, par contre, comme le porte-flambeau de l’unité maghrébine et de la démocratie, Moncef Marzouki aspire certainement à donner une visibilité et un rôle diplomatique à la Tunisie, cela à défaut de pouvoir peser économiquement, financièrement ou militairement au plan régional ou continental », analyse l’éditorialiste d’El Watan qui va jusqu’à prêter à la Tunisie la volonté de jouer au « Qatar du Maghreb ».

« Le chef de l’Etat tunisien qui pense secrètement, sans doute, qu’une intégration maghrébine accélérée aidera son pays à surmonter la crise, apparaît s’inspirer grandement, pour ce qui est de sa politique étrangère, de l’exemple du Qatar, un petit pays qui est devenu en l’espace de quelques années un acteur incontournable dans le jeu politique arabe et moyen-oriental. Sauf que contrairement au Qatar, la Tunisie n’a pas encore les moyens de sa politique », subodore l’honorable éditorialiste qui, s’il juge louable l’initiative du président tunisien, n’estime pas moins que les conditions de la relance de l’UMA ne sont pas réunies.

« Il serait trompeur de faire croire à l’opinion maghrébine que l’intégration régionale est à portée de main alors qu’un de ses membres, la Libye, plongé dans une guerre civile qui ne dit pas son nom, n’a encore même pas d’Etat. Et, à un degré moindre, le constat peut même être élargi à la Tunisie qui entame une période de transition avec pour toile de fond une crise économique et sociale des plus dures », explique l’analyste d’El Watan qui, du même coup, dénonce « la déconcertante passivité » des dirigeants algériens face à « l’activisme de Moncef Marzouki ».

Dans un article intitulé « La maladroite initiative du président tunisien », le journal Liberté ne s’explique pas le choix du président tunisien de visiter en dernier l’Algérie. « L’on perçoit une sorte de maladresse dans cette tournée, qu’il entame par Rabat avant de rentrer par Nouakchott et Alger, alors qu’il aurait été plus correct, de commencer par Alger, ne serait-ce que par gratitude au soutien en tous genres apportées par l’Algérie à la Tunisie en cette période difficile qu’elle traverse », relève l’auteur de l’article.

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