Le président tunisien Essebsi : « Je suis un centriste musulman »

Dans un entretien accordé au journal « Al Arabi Al Jadid (le nouveau arabe), le président tunisien réaffirme sa volonté de tenir la présidence à distance des affaires et des tiraillements partisans et esquisse à nouveau un rôle de président rassembleur.

« Je ne suis ni de droite ni de gauche ni islamiste. Je suis un centriste musulman », répond Béji Caïd Essebsi quand on l’interroge sur son dernier réquisitoire contre la gauche- le président de la République avait accusé le Front populaire d’alimenter les tensions lors de la vague de contestation sociale qui a traversé le pays.

Sans rien concéder sur son alliance avec son rival d’hier ni sur ses orientations, Béji Caid Essebsi met en avant son rôle de président représentant tous les tunisiens et dit douter des fractures identitaires et sociales ayant constitué le fer de lance de la campagne présidentielle de 2014.

« Quand le mouvement Ennahdha a voulu remettre en cause l’égalité homme-femmes et réduire les acquis de la femme, nous nous y sommes opposés. On a souvent dit que j’ai infléchi les positions de Rached Ghannouchi mais la vérité est qu’il a lui-même évolué », martèle BCE justifiant son union avec Ennahdha. « C’est un gage de stabilité », ajoute-il.

Quant aux accusations d’interférence dans les affaires internes de Nidaa Tounès, parti qu’il a fondé et conduit à la victoire aux élections législatives et présidentielles, le président de la République s’en défend affirmant s’être toujours efforcé de tenir la présidence à l’écart des affaires partisanes.

Aux accusations de la légitimité de l’héritage au sein de Nidaa Tounès, BCE affirme avoir conseillé à son fils, Hafedh Caïd Essebsi, de quitter le parti afin que cessent les calomnies à son encontre.

« On a érigé une campagne de dénigrement contre ma personne alors que je ne m’étais jamais mêlé de cette situation ». L’époque de l’héritage est révolue, tout se gagne par les élections aujourd’hui ».

Du reste, le président de la République réitère avoir consenti son engagement par fidélité à Bourguiba: « j’ai tout appris de lui et c’est lui qui m’a choisi« , avance BCE disant être fasciné par le parcours de Winston Churchil, ancien premier ministre britannique.

« Que cet homme ait réussi à atteindre l’apogée de sa carrière politique après avoir été déchu de ses titres et connu une longue traversée du désert me fascine », fait remarquer BCE disant passer son temps entre son domicile et son bureau.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite