Le Premier ministre français présente lundi la suite de la réforme « transversale » de l’Etat

Agence de reconversion pour les fonctionnaires, dématérialisation des services publics et gestion par la contractualisation: le Premier ministre français Édouard Philippe doit faire lundi une série d’annonces « transversales » sur la réforme de l’État.

Près de neuf mois après le premier comité interministériel sur la transformation publique, le chef du gouvernement va présenter sa "stratégie" de réforme de l’administration lors d’une seconde édition réunissant la "quasi totalité des ministres", selon Matignon.

Leurs "feuilles de route" seront présentées et publiées à cette occasion.

Cette stratégie "va reprendre un certain nombre" de propositions des experts d’Action publique 2022, indiquent les services du Premier ministre.

Le résultat de leur travail, le rapport Cap 22, qui devait dresser des pistes d’économies dans la sphère publique, a longtemps été tenu secret par le gouvernement.

L’exécutif souhaitait distiller les mesures retenues au fur et à mesure. Jusqu’à ce qu’un syndicat ne publie le rapport en intégralité et ne vienne mettre à mal cette stratégie.

Les annonces prévues lundi comporteront un "volet boîte à outils" en matière ressources humaines, devant donner "plus de souplesse et d’agilité", indique-t-on à Matignon.

Gérald Darmanin a déjà confirmé dimanche la création d’une agence de reconversion des agents publics qui doit être présentée à cette occasion.

Décidé à supprimer 50.000 postes dans la fonction publique d’État d’ici à 2022, Matignon estime que ce dispositif de reclassement, inspiré de l’agence de reconversion des armées, "permettra d’avoir une force de frappe pour accompagner éventuellement des départs volontaires".

À l’issue du premier comité ministériel, en février, Gérald Darmanin avait provoqué un tollé chez les syndicats de fonctionnaires en évoquant la mise en place de "plans de départs volontaires" dans la fonction publique.

Il a repris l’expression dimanche en annonçant qu’ils permettraient aux fonctionnaires de "rester" ou de "partir" avec "24 mois de salaire" et "la possibilité de toucher le chômage, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici".

L’annonce n’a pas manqué de braquer les syndicats de fonctionnaires: Christian Grolier (FO, 3e syndicat représentatif), contacté par l’AFP, a dénoncé une "vision uniquement budgétaire du service public".

Pour Luc Farré (Unsa, 4e) ces propos "s’apparentent à de la communication": "L’indemnité de départ volontaire existe déjà", a-t-il souligné.

Un "syndic public"

Véritable nouveauté en revanche, le gouvernement doit présenter lundi un "fonds d’accompagnement de 50 millions d’euros centré sur les RH" qui figure dans le projet de loi de finances 2019.

Déjà annoncé aux syndicats de fonctionnaires dans un document qui leur a été envoyé, il doit financer par exemple des "formations pour reconversion professionnelle" mais aussi des indemnités de départs volontaires.

"Les ministères ou établissements publics déposeront leur dossier présentant leur plan de transformation avec les personnes à reclasser et le fonds viendra en appui", décrypte-t-on à Bercy en parlant de "cofinancement" des plans de restructuration ministériels.

D’autres annonces sont prévues lundi. Notamment sur un "nouveau service public du numérique".

L’exécutif s’est fixé "l’horizon 2022" pour "proposer l’ensemble des services publics dématérialisés", rappellent les services du Premier ministre.

Des "indicateurs d’efficacité" des services de proximité vont aussi être publiés d’ici la fin de l’année, ils évalueront par exemple des "consulats" ou des "caisses de sécurité sociale".

"L’État doit aussi être transparent sur les résultats de ses services publics", défend-on à Matignon.

Enfin le gouvernement souhaite "mieux gérer (le) parc immobilier" de l’État, il va donc "essayer de créer une sorte de syndic public", selon la même source.

"On garderait notre patrimoine pour faire de la recette budgétaire pour l’État, grâce à des professionnels chargés de le valoriser", développent-ils.

Après les ministres, Édouard Philippe réunira également les directeurs d’administrations centrales lundi. Il a déjà prévu d’organiser, avec le président de la République, le 12 décembre une "convention des managers publics", préfets, directeurs d’agences régionales de santé, recteurs, patrons d’administrations centrales, a précisé Matignon selon qui, une telle réunion n’a pas eu lieu depuis Jacques Chirac.

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