Le pape plaide devant le président égyptien Sissi en faveur de la « coexistence pacifique »
Le pape François a plaidé lundi devant le président Abdel Fattah al-Sissi en faveur de la « coexistence pacifique » pendant la « transition politique » en Egypte, en appelant aussi au dialogue pour régler les crises régionales.
Selon un communiqué du Saint-Siège, les entretiens "cordiaux" ont permis de souligner "la solidarité de l’Eglise avec l’ensemble du peuple égyptien au cours de cette période de transition politique".
"Le souhait a été exprimé que (…) la coexistence pacifique puisse être renforcée entre toutes les composantes de la société" égyptienne, a ajouté le Vatican en évoquant "les garanties approuvées par la nouvelle Constitution sur la protection des droits de l’homme et la liberté religieuse".
"La voie du dialogue inter-religieux doit pouvoir être poursuivie", a ajouté le communiqué. Si une écrasante majorité des 86 millions d’Egyptiens sont musulmans sunnites, les Coptes — des chrétiens essentiellement orthodoxes– sont 10% et souffrent de discriminations, voire de violences.
Le rôle de l’Egypte "dans la promotion de la paix et de la stabilité au Proche-Orient et en Afrique du Nord" a été abordé, aussi bien avec le pape qu’avec son secrétaire d’Etat Pietro Parolin.
Le président s’est entretenu pendant 22 minutes avec le pape. "Vous représentez une grande valeur pour toute l’humanité", a déclaré en arabe M. Sissi à son arrivée, selon des journalistes présents. Le pape lui a souhaité " bon courage" en italien.
La visite était entourée de mesures de sécurité importantes. Dans le centre-ville, plusieurs centaines de partisans de M. Sissi ont célébré sa visite en musique, en brandissant des portraits du président et des drapeaux égyptiens.
Au cours de cette première visite au Vatican d’un président égyptien depuis huit ans, M. Sissi devait aussi, selon des sources diplomatiques, faire état au pape de sa "détermination face aux islamistes en Egypte et dans la région".
Ancien chef des armées, M. Sissi est arrivé au pouvoir après la destitution en juillet 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans.
Depuis, plus de 1.400 partisans de la confrérie ont été tués, 15.000 autres arrêtés et des centaines condamnés à mort dans des procès expéditifs, tandis que la répression a aussi frappé des militants pro-démocratie à l’origine de la chute d’Hosni Moubarak en 2011.