Le Maroc recourt à la chloroquine, fabrique 2 millions de masques/jour

Le Maroc a décidé de recourir à la chloroquine, un antipaludique bon marché, pour traiter les patients souffrant du nouveau coronavirus et s’est lancé dans la production de masques sanitaires.

Une circulaire du ministère marocain de la Santé, adressée lundi aux centres hospitaliers et aux directeurs régionaux de la Santé, annonce l' »introduction de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine (deux antipaludéens) dans la prise en charge thérapeutique des cas confirmés de Covid-19″.

« Des efforts ont été déployés afin d’assurer la disponibilité de ces médicaments », ajoute le ministère qui appelle toutefois à une « gestion rationnelle des stocks », dans cette note daté du 23 mars.

Rabat avait acheté à Sanofi Maroc tout son stock de Nivaquine et de Plaquenil, deux médicaments contenant de la chloroquine qui ne font l’objet d’aucune activité d’export.

Pour établir un protocole thérapeutique pour le traitement de la maladie Covid-19, les autorités marocaines se sont concertées avec un comité technique et scientifique qui a préconisé une association chloroquine et azithromycine, un antibiotique macrolide, selon la note ministérielle.

Après une série d’essais en Chine, la Franc a décidé lundi d’administrer ce traitement aux malades souffrant de « formes graves » du nouveau coronavirus.

La première étude clinique lancée par le professeur Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection à Marseille, a ouvert la voie à de nouveaux essais plus institutionnels et de plus grande ampleur.

Le président américain Donald Trump, lui, a évoqué cet antipaludéen comme un possible « don du ciel ».

2 millions de masques/jour

Le ministre marocain des Transports, Abdelkader Amara, testé positif à la maladie Covid-19 le 14 mars au retour d’une mission en Europe, avait déjà confié prendre de la Nivaquine, un « médicament indiqué dans le traitement de la malaria, fabriqué au Maroc ».

« Mon état de santé et stable, je n’ai pas de fièvre, ni de symptômes respiratoires. Les maux de têtes ont quasiment disparu. Je ressens juste un peu de fatigue », a déclaré le ministre, confiné chez lui, dans un entretien avec la chaîne de télévision Medi 1.

Le Maroc, qui a instauré l’état d’urgence sanitaire depuis vendredi soir, compte à ce jour 170 cas, dont cinq décès et six rémissions, avec moins de 800 tests menés au total. Le pays dispose de trois centres de dépistage.

Alors que la plupart des pharmacies du pays sont en rupture de masques, six usines de textile se sont reconverties et produisent deux millions de masques de protection par jour, dont des prototypes ont été testés au préalable par des laboratoires, a indiqué le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy.

La seule usine de production d’éthanol, fermée après un incendie, a par ailleurs été rénovée en urgence et pour fournir des volumes suffisants pour la fabrication de gel hydroalcoolique, a-t-il ajouté.

 

 

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