Le Liban demande à l’ONU de ne plus enregistrer les réfugiés syriens
Le Liban a annoncé jeudi qu’il allait demander à l’ONU d’arrêter d’enregistrer les réfugiés qui arrivent de Syrie, quelques jours après avoir décidé de limiter de manière draconienne leur entrée dans le pays.
Seuls les déplacés dont le dossier a été approuvé par le gouvernement se verront accorder le statut de réfugiés, a-t-il déclaré à des journalistes.
Le Liban accueille plus de 1,1 million de Syriens, un lourd fardeau pour ce pays de 4 millions d’habitants.
Cette annonce intervient moins d’une semaine après que le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, cité par le quotidien libanais al-Akhbar, a déclaré sans ambages: "Le Liban ne reçoit plus officiellement les déplacés syriens".
L’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), avait déjà fait part de restrictions à la frontière syro-libanaise.
"Ce que nous avons compris, c’est que désormais l’entrée au Liban n’est plus permise, comme c’était le cas auparavant, aux personnes voulant obtenir le statut de réfugiés", avait déclaré samedi la représentante au Liban du HCR, Ninette Kelley.
Tous les réfugiés syriens n’entrent cependant pas au Liban via les points de passage officiels, et un certain nombre d’entre eux traversent à d’autres endroits de la poreuse frontière qui sépare les deux pays.
L’afflux de réfugiés depuis le début de la guerre qui ravage la Syrie, en mars 2011, pèse lourdement sur les infrastructures libanaises, et plusieurs politiciens avaient déjà mis en garde sur l’impossibilité pour le pays de supporter cette charge et appelé à la fermeture des frontières.
Le HCR a appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à aider de manière plus effective le Liban, et demandé à d’autres pays d’ouvrir plus largement leurs frontières aux réfugiés.
Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début de la guerre civile, en majorité pour trouver refuge dans les pays voisins comme le Liban, la Jordanie, la Turquie et l’Irak.